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Bob Marley  : 43 années d’une absence très présente!

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Il nous a quittés le 11 mai 1981, mais sa voix, son nom et sa musique fouettent encore de temps en temps nos consciences endormies. Prophète du reggae, le Jamaïcain Robert Nesta Marley, alias Bob Marley continue d’égrener, 43 ans après sa disparition, son message progressiste, dénonçant encore et encore « Babylone » sur les mélopées du chant de la rédemption… 

Par Serge Mathias Tomondji

L’Académicien français Jean d’Ormesson a bien raison : « Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. » Parti depuis le 5 décembre 2017, cet écrivain, journaliste et philosophe reste en effet toujours présent dans les mémoires. Il en va ainsi de plusieurs personnalités du monde politique, économique ou culturel qui ont laissé une pléiade de haut-faits à la postérité.

Les artistes, et notamment les musiciens, ne sont d’ailleurs pas en reste, qui rythment inlassablement notre quotidien de leurs mélodies immortelles et messages poignants, même des décennies après leur disparition. Parmi les signatures qui continuent de marquer l’époque, transcendant les générations, il y a bien entendu celle de Robert Nesta Marley, alias Bob Marley. 

Une institution à lui tout seul, devenue patrimoine mondial, que chacun s’arrache et s’approprie parfois jalousement. Car si Bob Marley est un prophète pour les rastas, le porte-voix des sans-voix pour nombre d’opprimés et de désespérés, il n’est pas moins considéré comme « l’un des plus grands mythes du XXe siècle ». Ce qui comble d’une joie immense son fils, Ziggy, pour qui « ce sera toujours un honneur d’être présenté comme le fils de Bob Marley »

Tellement immense d’ailleurs, le père de Ziggy Marley, qu’il a amené l’Unesco à inscrire, le 29 novembre 2018, le reggae de Jamaïque sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. L’Unesco, Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, avait ainsi souligné l’éminente contribution de cette musique à la prise de conscience internationale « sur les questions d’injustice, de résistance, d’amour et d’humanité », grâce à des artistes comme Bob Marley.

Culte annuel

Des milliers de « Bob Marley » seront donc à nouveau sur des podiums ce 11 mai, dans plusieurs capitales du monde. On se souviendra de ce personnage charismatique, et l’on ne manquera pas de pousser la chansonnette avec des férus de reggae qui démontreront leur talent dans cette musique de mobilisation, de résistance et de dénonciation. C’est que ce musicien, le plus vénéré du reggae, suscite toujours des vocations, et le 11-Mai, date de son décès, fait l’objet de nombreuses manifestations culturelles.

À Ouagadougou par exemple, plusieurs artistes seront en compétition pour décrocher le « Marley d’or », trophée du meilleur artiste reggae, devenu au fil des années une pertinente référence en la matière. Et pour cette onzième édition, le podium sera animé par de talentueux reggaemen comme Ismaël Issac de Côte d’Ivoire, Nono le Phoenix du Togo, Kimaany du Cameroun ou encore Zêdess du Burkina et Abou Sadic du Ghana. Même que Nourat — qui nous a gratifiés il y a quelques années du magnifique « Burkina Soldiers », reprenant la belle et engageante mélodie de « Buffalo Soldiers » de… Bob Marley — sera, avec son groupe, « Les Lions », à ce rendez-vous qui honore cette musique !     

Le musicien fait en effet l’objet d’un culte permanent, d’un hommage quasi-religieux. Et ce 11 mai, on parlera encore en abondance de Bob Marley, on écoutera sa musique et on revisitera son incroyable répertoire qui lui aura permis de vendre plus de 200 millions de disques à travers le monde ! On vantera ainsi à nouveau les mérites de cet infatigable messager d’espoir, ce génial peintre de nos sociétés en déconfiture, dont la voix résonne toujours, 43 ans après sa disparition, aux quatre coins du monde comme une incontournable conscience morale.

One love… One drop…

C’est en effet peu de le dire, Bob Marley a vivifié l’humanité à travers ses chansons engagées, s’érigeant en porte-voix des déshérités, des laissés-pour-compte et des opprimés de tous genres. Il était — et il reste ! — « le musicien le plus connu et le plus vénéré du reggae » et a toujours su mettre le doigt sur les plaies du monde. « Who the Cap Fit », « Rat Race », « Them Belly Full », « Redemption Song »… en sont des exemples éloquents.

Un artiste planétaire, ce Bob Marley, honoré par le non moins célébrissime Alpha Blondy, qui a longtemps décidé de suivre ses traces. « War » (La guerre) et « I Shot the Sheriff » (J’ai tué le commissaire), repris en français par le rastafoulosophe ivoirien constituent entre autres des pièces de cet hommage.

Même le Sénégalais Youssou Ndour n’a pas résisté à l’envie de graver sur un disque son « One love, No woman no cry, Stand up… » Dans cette chanson qui reprend des titres culte d’un chanteur désormais immortel, le roi du mbalakh avoue que « la musique de Marley m’a bien inspiré… Les Africains aiment bien le One drop dans le roots reggae…».

« Dieu a créé les gens en technicolor ! »

Indéniablement, Robert Nesta Marley avait quelque chose d’unique et sa « magie » opère encore dans toutes les strates de la société. Véritable icône de la libération des consciences et des peuples, il nous a notamment enseigné que nous devons essayer de devenir ce que nous voulons, et non « ce qu’ils veulent que nous soyons ». Mais il était aussi un visionnaire qui sait parler d’amour là où tout respire la haine : « Combat le diable avec cette chose que l’on appelle l’amour », conseille-t-il.

C’est pourquoi, en tant que témoins de l’histoire écrite par ce chanteur inclassable qui a prôné l’unité africaine pour et avec les Africains, et chanté pour l’indépendance du Zimbabwe, nous avons le devoir de nous approprier et de divulguer son formidable héritage de génération en génération. Nous devons aussi apprendre, et réapprendre à tous, comme il a su bien l’exprimer, que… « Dieu a créé les gens en technicolor. Dieu n’a jamais fait de différence entre un Noir, un Blanc, un Bleu, un Vert ou un Rose » !

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