Le chef de l’État burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré a décidé ce 5 janvier 2024, d’accorder une remise de peines à 968 détenus.
Par Nicolas Bazié
Le décret a été adopté en conseil des ministres ce jour. La remise de peines se fait à l’occasion du 1er janvier 2024, fête du nouvel an.
C’est une mesure qui concerne plus de 900 détenus. Il s’agit de « 968 détenus condamnés définitivement dont 335 qui bénéficient d’une remise totale de peines, 626 d’une remise partielle, et 7 condamnés à vie qui bénéficient d’une commutation de peines », précise le ministre de la Justice Edasso Rodrigue Bayala, à l’issue du Conseil des ministres.
Le ministre Edasso soutient également que le choix de gracier les détenus est fait sur la base de critères qui prennent en compte l’âge, l’état de santé du détenu et le comportement exemplaire de celui-ci.
En octobre 2023, à l’occasion de son interview bilan, le capitaine Traoré a exprimé sa volonté de réformer le secteur judiciaire. Le chef de l’État n’a pas caché son opposition contre « une justice axée sur la privation des libertés». « Je suis farouchement contre la prison. Ce n’est pas dans nos cultures », s’est-il défendu.
Il a souligné qu’on ne peut pas automatiquement envoyer tous les coupables d’infractions en prison, préconisant ainsi des peines correctionnelles dans l’intérêt de la nation.
Pour le président de la transition, il y a des infractions pour lesquelles on n’a pas besoin de mettre en prison les auteurs. Il soutient l’idée selon laquelle les coupables de certaines infractions, pas très graves, peuvent être condamnés à des peines de travaux forcés.