Le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (IST) (SP/CNLS-IST) a animé, dans l’après-midi de ce 3 décembre 2024 à Ouagadougou, une conférence de presse en prélude à la commémoration de la Journée mondiale de lutte contre le Sida (JMS) 2024, le 1er décembre de chaque année.
Par Prisca Konkobo
La Journée mondiale de lutte contre le Sida (JMS) de cette année est placée sous le thème mondial « Suivons le chemin des droits ». Elle met l’accent sur la centralité des droits humains pour vaincre le Sida d’ici 2030.
À l’échelle nationale, le thème retenu pour la célébration le 5 décembre 2024 est « Ensemble pour des services VIH inclusifs ». La cérémonie officielle se tiendra le 5 décembre à Ouagadougou sous le patronage du Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré. Elle sera marquée par des témoignages de personnes vivant avec le VIH, des activités de dépistage et de sensibilisation dans toutes les régions, ainsi que des décorations pour honorer les acteurs clés de la lutte contre le Sida.
« La JMS offre l’opportunité aux décideurs politiques, aux partenaires techniques et financiers, à la société civile et aux communautés de faire un bilan annuel de leurs engagements dans la lutte et de projeter des actions futures », a souligné le Secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (IST), Dr Seydou Ouattara.
Les données de 2023 font état d’une «prévalence de 0,6% dont 0,7% chez les femmes et 0,4% chez les hommes ; 95 000 adultes et enfants estimés vivaient avec le VIH dont 55 000 femmes, 31 000 hommes et 9 500 enfants de moins de 14 ans. Les nouvelles infections chez les adultes et les enfants étaient de 1900 ; les décès liés au VIH sont estimés à 2 600 ; les orphelins dus au VIH étaient au nombre de 86 000 ».
« Pour infléchir la trajectoire de la pandémie, il est impératif que tous ceux qui en ont besoin puissent accéder sans crainte aux services VIH de qualité », a insisté Dr Ouattara.
Les priorités nationales
Face à ces défis, plusieurs axes stratégiques ont été définis. Il s’agit, entre autres, «d’assurer la disponibilité des intrants pour le dépistage et le traitement du VIH dans les structures de soins et notamment dans les zones à forts défis sécuritaires, d’élargir la gratuité des services VIH aux examens non spécifiques du suivi biologique des PVVIH».
Il est aussi question de «l’intensification des actions de prévention combinées et de communication à l’endroit des adolescents et jeunes et certains groupes vulnérables ; la prise en compte des FDS et des VDP engagés dans les opérations de reconquête du territoire dans les actions de prévention», a indiqué Dr Seydou Ouattara.
Éradiquer le Sida
Le SP-CNLS-IST, en collaboration avec l’ONUSIDA veut éradiquer le Sida au Burkina d’ici 2030. Un objectif qui est fort possible selon Dr Salam Dermé, directeur du département santé au SP/CNLS-IST.
«Si la personne infectée suit le traitement, respecte les consignes du personnel soignant et qu’on fait une mesure de la charge virale et on trouve qu’il a un seuil indétectable, la personne ne transmet plus le VIH», a-t-il rassuré.
Une affirmation que Dr Ouattara partage. «Il faut aboutir à un contrôle de la maladie afin que ce ne soit plus un problème de santé publique. Si on prenait 100 personnes, on avait 7 personnes atteintes par le VIH. Actuellement, il faut environ 200 personnes pour trouver une seule personne atteinte du VIH».
Pour le directeur pays de l’ONUSIDA, Dr Joy Backory, éradiquer la maladie au Burkina d’ici 2030 est bien possible. « Nous pouvons et on va mettre fin au Sida comme problème de santé publique. Cela veut dire qu’il faut ramener le nombre de personnes vivant avec le VIH et le nombre de transmission à un niveau bas».