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BURKINA : LA SNC POUR TRESSER LES CORDES D’UN BURKINA NOUVEAU

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C’est la dernière ligne droite pour la 21e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC-Bobo’2024) du Burkina Faso qui s’ouvre le 27 avril 2024 prochain dans la capitale économique du pays. Pendant huit jours, du 27 avril au 4 mai 2024, des troupes et structures culturelles nationales et étrangères rivaliseront d’ardeur artistique afin de magnifier la culture, de faire vivre la mémoire historique et de témoigner du sursaut patriotique pour un Burkina nouveau… 

Par Serge Mathias Tomondji 

C’est à la fois une édition de la renaissance, du renouveau, de la résilience,… Et cette 21e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC), biennale pluridisciplinaire créée depuis 1983 pour « faire découvrir et valoriser le patrimoine national », prend déjà les couleurs du nouveau départ. La Direction générale de la manifestation, mais aussi le Comité national d’organisation ont mis les petits plats dans les grands pour offrir au public, au Burkina et au monde, une SNC complètement rénovée.

Car avec son nouveau logo et son look plus charmant, avec une logistique revisitée et un déroulé retravaillé, le rendez-vous de 2024 ambitionne de marquer un véritable tournant pour cette « vitrine d’expression de la diversité artistique et culturelle de la soixantaine de communautés vivant au Burkina Faso ». D’autant que Bobo-Dioulasso et le Burkina ont été sevrés de SNC en 2020 et en 2022 pour des raisons sanitaires et sécuritaires. Une situation durement vécue par de nombreux artistes qui ont dû prendre leur mal en patience.

Covid-19 et consorts…

Il faut se rappeler en effet que la planète entière était sous le joug de la pandémie du coronavirus, la Covid-19, en 2020. Un choc sanitaire de grande ampleur qui avait cloué les populations de tous les pays dans leurs espaces, et fait annuler plusieurs manifestations culturelles dans le monde. Au Burkina, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), dont la 27e édition devait se tenir du 27 février au 6 mars 2021, avait dû être reportée pour finalement se dérouler en octobre 2021.

Principale carte postale culturelle du pays, le Fespaco n’a pas été — loin de là ! — la seule manifestation culturelle à subir le diktat de la Covid-19 et, plus tard, de la pression sociopolitique et sécuritaire qui pesait sur le pays. Le Burkina présente d’ailleurs un véritable kaléidoscope de rendez-vous culturels qui comptent dans l’agenda international et qui ont plus ou moins gravement été touchées certes par les impacts de la délicate situation sanitaire mondiale, mais aussi par les spasmes de la situation sécuritaire et sociopolitique nationales entre 2020 et 2022.

 Plusieurs événements internationaux à caractère culturel et économique ont ainsi dû sacrifier au report de leurs éditions programmées dans le dernier trimestre de l’année 2022. Ainsi, notamment, des Rencontres musicales africaines (Rema), du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (Siao), des Kundé, du Forum Africallia, des Galian (Récompenses aux professionnels de la presse et de la communication), … 

Et, bien évidemment, la 20e édition de la Semaine nationale de la culture, qui devait se tenir du 26 novembre au 3 décembre 2022 à Bobo-Dioulasso sous le thème « Diversité culturelle, ferment de l’unité nationale », avait dû, elle aussi, patienter plusieurs mois, pour dresser enfin son chapiteau du 29 avril au 6 mai 2023, après plusieurs rebondissements. Édition de rattrapage des rendez-vous manqués de 2020 et de 2022, cette 20e édition de la SNC avait alors mobilisé « près de 1 147 artistes, 600 sociétés de masques pour la parade et plus de 600 000 festivaliers »

Résilience face à l’adversité

Ainsi que l’on peut s’en rendre compte, la culture a payé un lourd tribut à la pandémie de la Covid-19 et reste, également, l’une des grandes perdantes de la situation sécuritaire et sociopolitique au Burkina. Obligés de prendre leur mal en patience, les acteurs culturels ont longtemps composé avec concerts reportés ou carrément annulés, d’une part, et des partenaires méfiants ou qui se désistent, d’autre part.

Mais le secteur culturel burkinabè a su faire preuve de résilience et se dresser contre l’adversité. Plusieurs manifestations ont pu se tenir en 2023, malgré « un contexte sécuritaire et humanitaire particulièrement difficile pour notre pays » ainsi que le relève si bien le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, qui cite, pêle-mêle, la longue liste des rendez-vous culturels nationaux et internationaux, publics et privés, qui ont été organisés avec succès, contre vents et marées, au cours de l’année dernière.

On comprend donc aisément que cette 21e édition de la Semaine nationale de la culture, qui intervient après le passage à vide de 2020 et de 2022, finalement rattrapé de justesse et exceptionnellement en 2023, est chargée d’un grand symbole. 

Il s’agit de redémarrer admirablement la machine pour assurer au mieux les missions premières d’un rendez-vous du donner et du recevoir : « stimuler la création artistique et littéraire ; créer un cadre d’échanges entre artistes et hommes de culture burkinabè, d’une part, entre eux et les artistes et hommes de culture d’autres pays, d’autre part ; assurer la promotion du patrimoine culturel et des créateurs burkinabè ».

De plus, cette édition-charnière marque le quarantième anniversaire de la manifestation et, pour la directrice générale de la Semaine nationale de la culture, Mme Christiane Carole Marie Nicole Edith Sanon/Coulibaly, « il est important de capitaliser les acquis et d’entrevoir des perspectives ». Des spécialistes de plusieurs domaines examineront ainsi, à travers un colloque international, les acquis, pesanteurs et difficultés de la SNC, pour « proposer un nouveau souffle à la manifestation, afin de lui permettre de jouer le rôle attendu de lui par les autorités et par le peuple burkinabè ».

Synergies culturelles

De toute évidence, cette 21e édition promet de se sublimer, avec un programme alléchant qui intègre, confie la directrice générale de la SNC, « de multiples rencontres entre professionnels, créateurs, communautés et des cadres de réflexion ». Sans compter, bien entendu, les compétitions du Grand prix national des arts et des lettres (Gpnal) en arts du spectacle, en arts plastiques, en littérature, en sport traditionnel et en art culinaire,… 

D’ores et déjà, le colloque sur le thème de cette 21e édition de la SNC – « Culture, mémoire historique et sursaut patriotique pour un Burkina nouveau »-convoque, affirme Bètamou Fidèle Aymar Tamini, président du Comité national d’organisation de la manifestation, « une réflexion sur la question de la mémoire historique pour y puiser des valeurs en vue de la construction d’une société burkinabè où la cohésion sociale, le vivre-ensemble sont des valeurs partagées ». 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le contexte reste délicat et appelle à la synergie de toutes les compétences et actions, afin de poursuivre « la lutte sans merci pour reconquérir notre territoire, pour recouvrer notre pleine souveraineté, et pour nous réapproprier nos valeurs endogènes mises à mal ». En rappelant ce « contexte national marqué par un délitement des valeurs et par des menaces de fractures sociales, de remise en cause des codes, des normes et des repères sociaux », le ministre chargé de la Culture invite et incite la SNC-Bobo 2024 à «… faire appel à notre passé commun, à notre mémoire historique, pour un sursaut patriotique ».

C’est, du reste, toute l’essence de cette 21e édition de la Semaine nationale de la culture, qui compte bien célébrer la culture dans toutes ses dimensions dans un contrat renouvelé du donner et du recevoir. 

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