Au Burkina Faso, le taux de divorce est en pleine expansion depuis de nombreuses années. Selon la dernière statistique de 2021, le taux de divortialité s’élevait à plus de 1500 cas, soit une croissance de 45,4 % qu’en 2020. Un chiffre énorme qu’une association née en 2007 a décidé de réduire. Dénommée l’Association des femmes divorcées et des femmes et des enfants en difficultés (AFEDI), elle veut faire de la lutte contre le divorce son cheval de bataille. Dans une interview accordée à Libreinfo.net, Mme Suzanne Ilboudo, la première responsable de l’association, explique les conséquences du divorce.
Par Joël Thiombiano
Créée dans un contexte de marginalisation des femmes divorcées, l’Association des femmes divorcées et des femmes et des enfants en difficultés (AFEDI), n’a jamais abandonné son levier. Elle s’est toujours et continue de se poser comme l’acteur incontournable dans la lutte contre les divorces au Burkina Faso.
Lors d’un entretien avec Libreinfo.net sur les causes des divorces, la première responsable, Mme Suzanne Ilboudo a expliqué plusieurs raisons: l’infidélité, la violence conjugale, des raisons pécuniaires etc.
« Les gens ne prennent pas le temps de bien se connaître avant de se marier. (…) De plus, les gens ne se tolèrent plus. Avec l’ouverture d’esprit, les conjoints n’acceptent plus de se faire violenter à tout bout de champ. (…) Il y a aussi l’infidélité. Nous avons l’impression que c’est un phénomène qui est à la mode au niveau des hommes et chez les femmes » explique Suzanne Ilboudo, la présidente de l’association.
En vue de mener son noble combat, l’association intervient dans 4 domaines que sont les droits humains, le domaine de la santé et du VIH/SIDA, l’alphabétisation et des activités génératrices de revenus pour être autonomes financièrement.
« Nous guidons les personnes qui ont besoin d’une orientation. (…) Nous ne faisons pas la promotion du divorce. Nous aidons et nous travaillons à réduire le taux de divorce. En sensibilisant les gens par des actions fortes, nous pourrions arriver à réduire le taux de divorce. Pour nous, le mariage est sacré » a indiqué Suzanne Ilboudo.
Grâce aux actions de l’association, affirme-t-elle, des femmes ont pu repartir chez leur mari et mener des vies paisibles. Notamment par les conseils et le coaching.
« Quand vous venez ici, ce n’est pas forcément parce que vous avez divorcé. Il y a des gens aussi chez qui ça n’allait pas, et grâce aux appuis-conseils, ils ont pu retrouver leurs foyers» déclare Suzanne Iboudo .
Aujourd’hui, l’association bat de l’aile et a besoin d’aide pour continuer ses activités de réduction des taux de divorce.
Par ailleurs, la présidente a appelé toute bonne volonté à laisser parler son cœur. L’AFEDI a été décorée à deux reprises, d’abord par le ministère chargé de la Promotion de la femme et ensuite par le ministère chargé des Droits humains.
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