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Burkina Yacouba Isaac Zida
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La télévision privée burkinabè BF1 a eu un entretien téléphonique en direct le dimanche 12 septembre 2021 avec l’ex premier ministre du Burkina Faso sous la transition Yacouba Isaac Zida en exil au Canada. Lors de cet entretien, M. Zida a abordé des points tels que la gouvernance actuelle du pays, l’insécurité, la réconciliation nationale, la politique, les coup d’Etats dans l’espace CEDEAO. Il a par ailleurs expliqué les raisons de son exil.

 

Par Nicole Sawadogo, stagiaire

L’ancien premier ministre du Burkina Faso, Yacouba Isaac Zida, président d’honneur du parti politique, le Mouvement Patriotique pour le Salut (MPS), s’est exilé depuis 2015 au canada. Les raisons qui justifient son départ du Burkina Faso seraient des menaces qui pesaient sur lui et sa famille. « Je suis un exilé parce que forcé de quitté mon pays, vu les menaces qui pesaient sur ma personne et sur ma famille. »

Au cours d’un entretien accordé à la télévision burkinabè BF1, M. Zida expose son point de vue sur la situation actuelle du Burkina Faso et de la sous-région.

En ce qui concerne la question sécuritaire au Burkina Faso, M. Zida déplore l’insécurité. Il pointe du doigt la gouvernance actuelle qu’il juge catastrophique car « le pays est confronté à un problème de sécurité auquel ils (les dirigeants) n’arrivent pas à faire face. » soutient-il.

C’est d’ailleurs pour cette raison que M. Zida exhorte les dirigeants du pays à associer certains spécialistes des questions sécuritaires, qu’ils soient prisonniers ou exilés, dans la lutte contre le terrorisme, car dit-il « le fait d’être en prison ou être exilé ne veut pas dire que tu n’aimes pas ton pays. ». Il soutient sa position affirmant que l’insécurité met en péril l’avenir du Burkina Faso : « Nous sommes en train de sacrifier une génération et c’est ça qui est le drame. » affirme-t-il.

Les réorganisations à la tête des ministères de la défense et de la sécurité sont selon M. Zida tardives car « Nous avons laissé la crise se complexifier avant de faire appel à ces compétences. » dit-il. Il ajoute également que « La situation est telle que le seul fait de remplacer des hommes ne va pas être suffisant ».

C’est pour cette raison qu’il faut  selon lui, prendre des mesures telles que : équiper conséquemment les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ; travailler à renseigner davantage les FDS car pour lui « nous sommes toujours surpris et nous faisons toujours de la réaction » ; couper sur le plan stratégique les sources de financement des terroristes ; œuvrer à la cohésion sociale ; motiver davantage les FDS en rallumant leur flamme du patriotisme « car le salaire seul ne suffit pas », regrette-il.

Il justifie ainsi le ralliement de son parti, le MPS à la majorité présidentielle par le fait qu’ « il faut aider à retrouver la paix » vu la situation actuelle du pays. Et pour lui, le domaine sécuritaire est un domaine dans lequel il dit avoir les compétences nécessaires.

Un autre point que M. Zida a abordé lors de cet entretien est la récurrence des coups d’Etat dans la sous-région. Il explique que « un coup d’Etat est par principe une très mauvaise chose en ce sens que c’est un recul sur le plan de la démocratie. »

Cependant il soutient les coups d’Etat en Guinée et au Mali en les qualifiant de « salutaires », avec pour justification le fait que « le processus démocratique  était entaché d’irrégularités et remettait en cause la légitimité des autorités élues.».

Yacouba Isaac Zida, poursuivi pour « désertion en temps de paix et refus d’obéissance» par la justice militaire burkinabè, aurait demandé une permission pour une visite de deux mois à sa famille au Canada en 2015. Dès lors il n’en est plus revenu au pays.

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