Le Cancer du col de l’utérus est une maladie qui se caractérise notamment par des douleurs pelviennes et des constipations. Ce type de cancer, à la mortalité élevée au Burkina Faso, est évitable par le vaccin et le dépistage.
Par Daouda Kiekieta
Au Burkina Faso, le cancer du col de l’utérus est le deuxième cancer le plus fréquent chez la femme après le cancer de sein, selon les statistiques du ministère de la Santé.
Ce type de cancer constitue donc un problème majeur de santé publique, d’où les batteries de mesures prises par les structures étatiques et non étatiques pour éliminer cette maladie mortelle.
L’élimination de ce cancer dépend, en grande partie, de la volonté des populations. En effet, ce type de cancer peut être évité par la vaccination contre le virus responsable du cancer du col de l’utérus, le HPV.

Au Burkina, ce vaccin est gratuit grâce à la subvention de l’État. Ce vaccin est efficace à 70% et concerne les filles âgées de 9 à 14 ans et de 14 à 24 ans pour celles qui n’ont pas encore déjà eu un rapport sexuel.
Le dépistage, un moyen efficace pour éliminer le cancer du col de l’utérus.
Le dépistage du cancer du col de l’utérus consiste à vérifier l’existence ou non de lésions précancéreuses au niveau de l’organe génital féminin.
Il concerne les femmes qui ont déjà eu un contact sexuel et qui sont potentiellement porteuses du virus HPV. Le dépistage se fait à des intervalles donnés selon les prescriptions du médecin.
Cependant, peu de femmes s’intéressent au dépistage du cancer du col de l’utérus. « Les femmes mettent beaucoup de temps avant de se faire diagnostiquer» déplore Pr Nayi Zongo, également Président de la Coalition burkinabè contre le cancer (COBUCAN).
Le Pr Nayi Zongo s’exprimait ainsi lors d’une session de renforcement des capacités de 60 journalistes sur le cancer du col de l’utérus, organisée le 25 mai 2023 à Ouagadougou.

Selon lui, le gouvernement subventionne à 100% ce dépistage, qui est donc gratuit dans toutes les structures de santé. Malgré tout, déplore Pr Zongo, le taux d’adhésion de la population reste très faible.
« Nous avons une adhésion de moins de 15% au Burkina. Cela veut dire qu’il y a l’offre de soins sanitaires contre le cancer, mais que les femmes ne viennent pas ; alors que c’est la seule voie afin de pouvoir les sauver » explique Pr Zongo.
Le dépistage permet, en effet, de détecter rapidement les lésions susceptibles de devenir des cancers et de les éliminer.
Lorsque ces lésions ne sont pas découvertes à temps, le traitement devient complexe et la chance de survie diminue. En ce moment, il faut passer par la chirurgie, la radiothérapie ou la chimiothérapie.