À l’occasion de la commémoration du 37e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara, ce mardi 15 octobre 2024 au Mémorial Thomas Sankara à Ouagadougou, Me Bénéwendé Sankara, avocat de la famille Sankara, a rappelé l’importance de préserver l’héritage du leader révolutionnaire. Il a affirmé que le Burkina est sur la bonne voie pour honorer sa mémoire.
Me Bénéwendé Sankara, membre du collectif d’avocats de la famille Thomas Sankara, s’est exprimé au Mémorial dédié au père de la révolution burkinabè à l’occasion de la cérémonie commémorative du 37e anniversaire de l’assassinat du père de la Révolution d’août 1983.
Il a insisté sur la nécessité de ne pas oublier les proches de Sankara, encore marqués par ces événements tragiques.
« Il y en a, à l’approche du 15-Octobre, qui ne se retrouvent plus, qui débloquent carrément », a-t-il déclaré, évoquant notamment les proches collaborateurs de Thomas Sankara, ou à «ceux qui étaient au cimetière, car il y a encore des rescapés, et qui l’ont enseveli avec les autres. Souvent, on oublie ces gens-là.»
Il a précisé que ces personnes vivent un «véritable psychodrame dans leur chair et dans leur esprit. »
L’avocat a également souligné la souffrance de la veuve de Thomas Sankara et de ses enfants : « Je pense aussi à la veuve, Madame Sankara. Cette année, malheureusement, je n’ai pas entendu son nom, mais il ne faut pas oublier la veuve Sankara et ses enfants, qui ont vécu le martyre de façon directe. »
Me Bénéwendé Sankara a rappelé l’importance de la vérité historique et salué les avancées judiciaires dans l’affaire Sankara.
A cet effet, il a mentionné le rôle essentiel du journaliste Norbert Zongo, assassiné en 1998, dans la lutte pour la réhabilitation de Thomas Sankara.
Il a précisé : « Le journaliste Norbert Zongo, assassiné le 13 décembre 1998 à Sapouy, avait été recommandé par le Collège de Sages, mis en place en 1998, d’élever le président Sankara au rang de héros et de lui dédier un mausolée en 1999. Moi, je pense qu’il ne faut jamais tronquer l’histoire. »
De plus, il a affirmé : « Si nous voulons construire une nation forte, il faut la bâtir sur la vérité historique. »
En ce sens, il a rappelé que lorsqu’on parle du 15-Octobre et de l’assassinat du président Sankara, «c’est toute l’Afrique qui se meurt. Jusqu’à aujourd’hui, les gens se posent des questions sur comment cela est arrivé.»
L’avocat s’est félicité de la prise de conscience de la jeunesse burkinabè, qui s’inspire de l’héritage de Thomas Sankara. Il a souligné l’engagement du Président du Faso à poursuivre la lutte révolutionnaire, en référence au Discours d’orientation politique (DOP) présenté le 2 octobre dernier. « Nous avons été édifiés quand le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a décidé lui-même de prendre le flambeau de la lutte révolutionnaire. C’est extrêmement important, c’est un engagement inédit.»
Pour Me Bénéwendé Sankara, l’héritage de Thomas Sankara est plus vivant que jamais. « On peut tuer un homme, mais jamais ses idées », a-t-il affirmé, ajoutant que « le Président Che Guevara, comme on l’appelle d’ailleurs, le Che Guevara africain, Thomas Sankara, n’est pas mort. »