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Burkina Faso Region Est Madjoari Terrorisme
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La commune de Madjoari est depuis quelques semaines sous l’embargo des hommes armés. Avec près de 14 000 habitants, la commune enregistre à ce jour environ 11 000 habitants qui ont trouvé refuge dans d’autres communes de la région de l’Est mais aussi à la frontière Béninoise. Une situation qui fait inquiéter les ressortissants de la commune. Elles s’offusquent du silence des autorités. A cet effet, Libreinfo.net a contacté quelques ressortissants de la commune pour en savoir plus sur les raisons de cet « acharnement » des groupes armés sur les populations de Madjoari.

Par Tatiana Kaboré

Avec l’aggravation de la situation que subit les populations de Madjoari qui depuis un mois déjà sont sous l’emprise des hommes armés plusieurs interrogations tourmentent les esprits. Plusieurs raisons expliquent ces tueries, enlèvements et menaces que subissent ces populations de Madjoari selon les ressortissants. « Les difficultés que nous vivons actuellement dans la commune de Madjoari sont multiples, le territoire communal est contrôlé depuis un certain temps par des groupes armés. Ils ont fait déguerpir six 6 villages sur les huit 8 que compte la commune », explique Tadandia Thiombiano, membre de l’Association des ressortissants de la commune de Mandjoari(ARCM).

Pour Tadandia Thiombiano, ces groupes armés disent avoir pour cible l’Etat, « Ces groupes armés nous disent que leur problème c’est avec l’Etat. Mais nous populations de Madjoari, nous avons refusé de collaborer avec eux par contre nous collaborons avec les FDS ». Et d’ajouter que c’est à partir de ce refus de collaborer avec ces groupes armés terroristes que leur malheur a débuté.

« C’est à partir de ce moment ils ont commencé des enlèvements jusqu’aux assassinats. Être natif de Madjoari tu es exposé à tous les maux du monde ». Il soutient que la situation que vit les populations de Madjoari est « très délicate et embarrassantes », car dit-il « l’Etat ne le prend pas au sérieux parce qu’il a signé sa démission dans la commune ». Cette démission s’explique par le fait que « L’état a été le premier à donner les signes des avants coureurs en demandant au préfet et ensuite au maire de quitter la zone à cause des groupes armés ».

A entendre Tadandia Thiombiano, le pire de cette situation c’est la délocalisation du conseil municipal à Pama chef-lieu de la province du Kompienga. Et aussi la fermeture de toutes les écoles et le redéploiement du personnel de l’éducation. « Aujourd’hui la plus grande partie des populations est devenue des personnes déplacées internes(PDI),que faire maintenant ? », S’interroge-t-il. « Nous, nous voulons notre commune et non des sacs de riz et de maïs. Non et non, ce n’est pas la faim qui nous a fait quitter Madjoari », réclame-t-il.

Madjoari possède un détachement militaire et un poste de gendarmerie, mais selon lui tous ces services de sécurité « ne sont que des existences stériles ». « Actuellement il existe deux barrages de contrôle organisé par les groupes armés, un à Arly et l’autre à Singou dans un état de droit », confie la source.

Les recommandations des groupes armés terroristes

Van Ouoba, un journaliste Directeur de publication de Gulmu info, pour sa part estime qu’au début de la situation, les hommes armés demandaient aux populations victimes de se convertir à l’islam et de refuser l’autorité de l’Etat. Ils l’ont réussi car « ils sont arrivés à faire fermer les écoles dans plusieurs villages, les centres de santé et tous symboles de l’Etat ».

Ensuite, toujours selon lui, ces populations ont été contraintes de vivre selon la « loi islamique », qui selon les hommes armés voudraient que toute femme se couvre la tête et que les hommes laissent pousser la barbe, et coupe les pantalons. A l’issue de cette étape, « certains villages tombés sous leurs dominations ont été contraints de payer la Zakat, et de leurs donner leurs filles et d’autres biens tels que les animaux et les moyens de déplacement. Ceux qui s’opposent sont simplement priés de quitter le village au risque de se voir tuer », Confie M. Ouoba.

De son avis, les groupes armés convoitent les ressources minières et fauniques de la région et de l’autre côté ils souhaitent la disparition de l’administration dans cette région. Ce, afin qu’ils puissent « faire aisément leurs trafics sans être gêné ni dérangé par qui que ce soit », explique notre confrère Van Ouoba.

En rappel, le lundi 5 juillet 2021 l’association des ressortissants de la commune de Madjoari a interpellé les autorités sur l’urgence de la situation sécuritaire qui a entrainé une cherté de la vie dans la commune et le déplacement massif de la population vers d’autres localités.

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