Le Ghana a annoncé, le lundi 19 décembre 2022, la suspension du paiement de sa dette extérieure en attendant des accords avec l’ensemble des créanciers sur sa restructuration.
Par Nicolas Bazié
Le Ghana traverse depuis un moment, une crise économique historique consécutive au ralentissement provoqué par la Covid-19 et les retombées de la guerre en Ukraine. Et selon l’Agence Ecofin, le pays a suspendu le paiement de la majeure partie de sa dette extérieure.
« Nous annonçons aujourd’hui (lundi) la suspension de tous les paiements du service de la dette pour certaines catégories de notre dette extérieure, en attendant une restructuration », a annoncé le ministre des Finances ghanéen, Ken Ofori-Atta dans un communiqué.
Le communiqué précise que la suspension concerne le paiement des eurobonds, des prêts commerciaux à terme et la plupart des dettes bilatérales du pays. Le paiement de la dette multilatérale et de nouvelles dettes contractées à partir du lundi 19 septembre n’est pas concerné, ajoute-il.
C’est une manière pour le Ghana d’éviter une nouvelle détérioration de la situation économique du pays comme l’explique le communiqué du gouvernement : Il s’agit d’« empêcher une nouvelle détérioration de la situation économique, financière et sociale » du Ghana « dans l’attente d’accords futurs » avec tous les créanciers.
L’Etat ghanéen évoque même un « moment critique » : « Nos ressources financières, y compris les réserves internationales de la Banque du Ghana, sont limitées et doivent être préservées à ce moment critique ».
Avec une inflation de plus de 50%, des prix à la pompe qui ont doublé et une dette dont le remboursement avale la moitié des revenus de l’Etat, le Ghana est aux prises avec une grave crise économique.
C’est surtout l’effondrement du cours de la monnaie locale, le cedi qui s’est dévaluée de plus de 50% par rapport au dollar américain, qui a contribué à augmenter la valeur de la dette de 6 milliards de dollars.
Selon l’agence de notation financière Bloomberg, la monnaie du deuxième producteur mondial de cacao s’est encore dépréciée de 3,3% le lundi 17 octobre 2022
Pourtant, il y a à peine quelques années, ce pays était cité comme un exemple, en Afrique pour ses taux de croissance élevés, sa production pétrolière en hausse et un très fort intérêt des investisseurs.
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