Crise humanitaire à Dablo. L’ONG Internationale Christian Aid, en collaboration avec les ONG ALIMA et OXFAM, avec le soutien financier de START FUND, lance le jeudi 16 décembre 2021 à Kaya, un projet de 45 jours dénommé : «Réponse rapide au déplacement des populations suite à la détérioration de la situation sécuritaire dans le Centre-Nord au Burkina Faso». L’objectif est d’apporter une réponse holistique au récent déplacement massif des populations de Dablo.
Par le Correspondant Sanmatenga
L’attaque du poste de la gendarmerie de Foubé (Barsalogho) le 22 novembre dernier qui a occasionné la perte en vie humaine de 9 gendarmes et de 10 civils, a entrainé le départ des pandores du détachement de la gendarmerie et des Volontaires de Défense de la Patrie (VDP) de Dablo.
Ce retrait des Forces de sécurité dans la localité a été suivi d’un mouvement massif des populations désormais victimes des exactions des groupes armés terroristes. Ces milliers de populations (15 000 personnes), constituées majoritairement des femmes et enfants, dans le but de sauver leurs peaux, se sont réfugiées à Barsalogho, Kaya, Pensa… sans un minimum de kits de survie.
Ainsi, pour apporter une réponse holistique à ces mouvements massifs des populations, l’ONG Internationale Christian Aid, en collaboration avec ses partenaires humanitaires, sous le bras financier de START FUND, a mis en place un projet d’intervention urgente dénommé : « Réponse rapide au déplacement des populations suite à la détérioration de la situation sécuritaire dans le Centre-Nord au Burkina Faso ». Le lancement dudit projet est intervenu, le jeudi 16 décembre 2021, à Kaya, sous la présidence du haut-commissaire de la province du Sanmatenga, Auguste Kinda.
Selon le directeur-Pays de l’ONG internationale Christian Aid, Paul Ilboudo, le projet, d’une durée de 45 jours avec un montant total de 316 418 516 F CFA, touchera 15 à 16 000 nouvelles Personnes déplacées internes (PDI) et populations hôtes vulnérables.

Paul Ilboudo a poursuivi que le projet est mis en place par un consortium de trois ONG que sont l’ONG Christian Aid, l’ONG ALIMA qui est aussi en consortium avec Keoogo, SOS Médecins Burkina Faso et l’ONG OXFAM. «En plus de ces trois ONG internationales, nous avons des partenaires de mis en œuvre qui sont vraiment expérimentés, notamment SIRACOM qui est déjà à pied d’œuvre pour le bien-être des bénéficiaires», a fait savoir M. Ilboudo.
Selon le directeur-Pays de Christian Aid, le projet est holistique, en ce sens qu’il prendra en compte 400 abris, 400 Kits (articles ménagers essentiels : AME), des prises en charge alimentaire, sanitaire et nutritionnelle, le Wash (latrines et l’hygiène) et le transfert de cash.
Plusieurs critères sont à remplir pour bénéficier de ce projet. Le premier critère explique Paul Ilboudo, est d’être une PDI ou une personne ayant accueilli des PDI en son sein par élan de solidarité et qui a épuisé toutes ses ressources.
Le deuxième critère poursuit-il, que ce soient les PDI ou les communautés hôtes, il faut être une femme qui soit cheffe de ménage, les personnes handicapées ou de grand âge, les femmes enceintes ou allaitantes et les enfants de 0 à 5ans.
Pour que le soutien parvienne aux bénéficiaires nécessiteux, un comité de sélection des bénéficiaires et un autre comité de plainte seront mis en place à Barsalogho et à Kaya.

«Le comité de sélection fera en sorte que tout soit transparent. Et, le comité de plainte gèrera les plaintes de toute personne qui se sentira léser soit parce qu’elle n’a pas été retenue alors qu’elle estime qu’elle remplit les conditions. Et une fois que le comité de plainte enregistre la plainte, elle est traitée dans un délai de 72 heures. Et dans le cas échéant, la plainte est transférée au niveau national pour vérification. Et si cette personne mérite le soutien, on la rétablit dans ses droits », a rassuré le directeur-Pays de l’ONG Internationale Christian Aid.
De ce fait, il a invité les autorités provinciales et les clusters humanitaires à accompagner les acteurs de mise en œuvre pour la réussite dudit projet.

A son tour, le haut-commissaire Auguste Kinda a rassuré les partenaires qu’il ne ménagera aucun effort pour la réussite du projet. Pour lui, ce projet soulagera un tant soit peu, les PDI nouvellement venues de Dablo. De ce fait, il a exhorté les bénéficiaires à s’approprier ledit projet pour sa mise en œuvre efficace et efficiente.
A l’entendre, aux derniers temps, les dernières attaques de Dablo et Foubé ont occasionné environ 14000 nouvelles PDI et 9000 PDI arrivées respectivement des communes de Barsalogho et Kaya.
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