L’ONG Compassion International Burkina et ses partenaires ont commémoré en différé le 30 juin 2023 à Ouagadougou, la Journée de l’enfant africain à travers un panel axé sur les droits de l’enfant dans l’environnement numérique et en contexte de crise sécuritaire.
Par Daouda Kiekieta
La Journée de l’enfant africain est commémorée chaque 16 juin de l’année en hommage au massacre des élèves sud-africains qui avaient protesté en 1976 contre l’imposition de l’Afrikaans comme langue d’enseignement dans les écoles.
Au Burkina Faso, l’ONG confessionnelle Compassion International, qui œuvre pour la protection de l’enfant a commémoré cet événement en différé sous le thème : « Les droits de l’enfant dans l’environnement numérique en contexte de crise sécuritaire au Burkina Faso : réalités, enjeux et perspectives ». C’est le groupe scolaire Saint Viateur situé dans la commune de Saaba au Centre-Est de Ouagadougou qui a accueilli cette commémoration.
Selon Dr Issaka Kiemtoré, directeur national de Compassion International Burkina, l’un des défis majeurs auxquels les enfants africains sont confrontés reste le manque d’accès aux technologies numériques, mais aussi la protection de ceux qui ont accès contre les conséquences de la cybercriminalité.
La commémoration de cette journée par Compassion International Burkina et Cluster Ouaga Est vise donc à rappeler la nécessité de veiller à la protection de l’enfant contre toutes formes de violence surtout dans ce contexte de crise sécuritaire.
« Les actions proposées par Compassion et ses partenaires facilitent l’accès des participants à l’environnement numérique par les formations en informatique, la mise en place de la sensibilisation contre les conséquences liées à l’utilisation incontrôlée de ces outils », a déclaré Dr Kiemtoré.
Le numérique comme moyen de recrutement des enfants
Pour sa part, Mathieu Lompo, expert en protection de l’enfant et panéliste estime qu’il ne s’agit plus d’interdire l’utilisation des outils numériques aux enfants, mais de travailler à leur protection contre les effets néfastes comme la cybercriminalité.
A titre d’exemple, le directeur de la justice juvénile, Mathieu Lompo note que le numérique est aussi utilisé pour recruter les enfants.
En outre, lorsque les enfants sont exposés à des contenus indésirables tels que la distribution des images sexuelles, des contenus haineux et discriminatoires, cela porte atteinte gravement à leur épanouissement.
Cependant, le numérique permet aux « enfants et aux jeunes de faire entendre leur voix via un éventail de moyens notamment, les blogs, les vidéos, etc», précise le magistrat Lompo.
Pour ce faire, il souhaite que les droits des enfants, notamment vis-à-vis des messages diffusés dans les médias et sur les réseaux sociaux, puissent être légiférés afin de les protéger davantage.
La commémoration de cette journée a connu la présence de plusieurs autorités administratives notamment le représentant du président de la délégation spéciale de la commune de Saaba et le chargé de communication de la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLC), Aimé Ouédraogo. Quatre thèmes, axés sur l’environnement numérique et la protection des droits de l’enfant, sont développés par les panélistes.
Compassion International est une ONG confessionnelle qui intervient dans plusieurs pays d’Afrique et d’Amérique.
Au Burkina, elle est présente dans 12 régions du pays et développe des actions de protection au profit de plus de 107 000 enfants et plus de 3 700 nourrissons en partenariat avec 440 églises évangéliques.