Le Burkina, s’il est un adolescent, il traverse une crise identitaire. La deuxième, après celle sécuritaire. Quoi qu’on dise, il y a malaise au Pays des Hommes Intègres, par euphémisme, il y a du remous et de la confusion par moments.
Par la Rédaction
Offensive et contre-offensive. Défensive et contre-défensive. Le Burkina oscille entre ceux qui ont perdu des privilèges, ceux qui croient en un idéal et ceux qui pensent qu’il y a de l’exclusion et des tentatives de musellement.
Les triomphalistes ne feront jamais un travail d’introspection en se posant des questions objectives qui aboutiront à des réponses d’évidence. Tant qu’il leur est donné l’occasion de chanter les louanges du Chef, tout va alors bien.
De l’autre côté, tout va de mal en pire, s’agitent des roitelets qui ont pourtant fait le lit aux coups d’État successifs qui ont conduit au régime d’exception même si le pays s’est accommodé d’une démocratie qui n’est ni à l’occidental ni endogène.
Entre tentative de coup d’État « déjoué» , arrestations des « supposés» conspirateurs, des nominations qui réorganisent l’armée, des dénonciations de manœuvres machiavéliques, des déclarations du Chef de l’État qui tendent à montrer que tout va bien dans la grande muette, l’on reste pensif.
De l’analyse de Libreinfo.net, il faut travailler à calmer la tempête qui ne fait pas du bien au pays déjà en proie à une sévère crise sécuritaire.
Curieusement, ce sont les mêmes qui avaient demandé aux militaires de prendre leurs responsabilités, ce sont encore les mêmes qui maugréent actuellement.
Finalement, on ne peut pas vouloir d’une chose et son contraire. Cela s’assimile à de l’ambivalence qui ne marche pas toujours en politique. Autres temps, autres mœurs. Qu’on en souffre un peu pour mieux apprécier la trajectoire et attendre le résultat.
«Tous les changements, même les plus souhaités ont leur mélancolie» disait un auteur au début du 19è siècle. Peut-être, c’est le cas au Burkina! Cela pourrait ne pas l’être aussi.
De toute évidence, nos compatriotes ne s’accordent pas autour d’un idéal politique commun. Il y a des velléités et contre-velléités, des offensives et contre-offensives de telles sortes que les autorités actuelles pourraient faire du sur-place s’en apercevoir.
En tout cas, 35 ans après, c’est l’idéologie révolutionnaire de Thomas Sankara que Ibrahim Traoré implémente.
Et, il nous parait, en cette période difficile faite de remous, de division, d’accusations, et de frustrations, de tirer les leçons des erreurs de 1983 à 1987 pour ne pas tomber dans le même piège. Le Burkina ne saurait se construire en éternel recommencement.
