Le collectif des syndicats des Bâtiments et travaux publics (BTP) a dénoncé et condamné le lundi 6 septembre 2021 les pratiques malsaines dans leur domaine suite à l’effondrement à l’université de Koudougou. Ils accusent les personnes chargées de la délivrance des autorisations de construire d’être les premiers responsables des effondrements des bâtiments au Burkina Faso. Pour les syndicats du BTP, le drame qui s’est produit sur le chantier de l’université Norbert Zongo de Koudougou ne doit pas rester impuni.
Après l’effondrement de la dalle d’un bâtiment en construction à l’Université Norbert Zongo de Koudougou, le 31 août dernier, provoquant la mort de quatre personnes et un blessé, les travailleurs du BTP sont montés au créneau, le lundi 6 septembre à la bourse du travail à Ouagadougou.
Les bâtiments qui s’écroulent sont légions au Burkina Faso. Chaque année au moins une personne meurt dans ces effondrements et le drame de Koudougou vient allonger la liste, a fait savoir le collectif.
Les travailleurs du BTP tiennent pour premier responsable le gouvernement pour avoir attribué le marché à des entreprises qui ont failli dans la réalisation du bâtiment de l’Université Norbert Zongo de Koudougou.
Selon le porte-parole du Syndicat Abdoul Karim Ouédraogo, aucune mesure ne semble être prise par les autorités en charge de la délivrance des autorisations de construire et du suivi de la régularité des chantiers pour stopper ces drames.
Pour les syndicats du BTP, le drame qui s’est produit sur le chantier de l’université Norbert Zongo de Koudougou ne doit pas rester impuni. « Le gouvernement ne doit pas être là à dire qu’on va situer les responsabilités. On sait qui a fait quoi. S’il n’a pas bien fait qu’on le sanctionne. Cette histoire de Koudougou va rester comme les autres cas d’effondrement. Je vous garantis que rien ne sera fait. Quand les gens vont oublier, on va classer le dossier », a regretté, le porte-parole du collectif Abdoul Karim Ouédraogo.
Selon le porte-parole, les travailleurs du BTP sont laissés pour compte par le gouvernement et les employeurs du privé. Pour lui, la Convention Collective interprofessionnelle du secteur des BTP date de 1956. Durant 65 ans cette convention n’a jamais été révisée et ne répond plus ni aux lois et règlements en vigueur, ni aux exigences sécuritaires et sociales.
Abdoul Karim Ouédraogo a saisi l’occasion pour appeler au sens de responsabilité du gouvernement, de l’ordre des architectes ainsi que les acteurs du domaine à mettre de l’ordre et de la rigueur dans le secteur du BTP pour préserver la vie, la santé et la sécurité des travailleurs et des personnes autour des chantiers de construction.
Lire aussi: Burkina Faso: 4 corps extraits des débris d’un effondrement à l’université Norbert Zongo de Koudougou