Le marché est très morose au FESPACO 2023 et les occupants de stands sont inquiets. Libreinfo.net a pu faire le constat au « Village du FESPACO » au site de la cathédrale de Ouagadougou, le 28 février 2023.
Pour ce FESPACO 2023, plusieurs rues marchandes ont été installées à travers la ville dans le cadre des festivités. Il était 19h le 28 février 2023 quand je suis arrivé au « Village du FESPACO » situé en face de la cathédrale.
Il y a moins de motos dans les parkings et aucune bousculade au contrôle de sécurité. Des filles, arrêtées dans la rue, guettent le moindre client pour le conduire vers les stands. « L’accès à l’intérieur est payant au prix de 200f le ticket » m’informe l’une d’entre elles.
Je vois des stands vides et un podium sur lequel il n’y a personne. Des rangées de chaises son disposées. Vides. D’autres sont rangées dans un coin.
Seul, le disc Jockey assure l’animation de cet espace, pas encore vraiment fréquenté. Dans cet endroit où je me promène facilement, sont uniquement dressés des stands pour « Maquis-Restaurant » qui offrent aux festivaliers de la boisson, des repas divers.
Un marché morose associé à des pertes
Aka Kouassi Pacôme, un jeune ivoirien propose de la grillade de poulets, de macarons et de carpes piquées. Il est très découragé et visiblement remonté.
« Franchement, il n’y a pas la clientèle. Il n’y a pas de marché. Tu ne peux pas concevoir que tu viennes travailler du matin jusqu’au soir, et c’est seulement deux poulets que tu arrives à vendre.» déplore-t-il.
Au deuxième jour, il y a eu un incendie sur le site et une coupure d’électricité. Cette situation a occasionné des dommages. M. Aka a vu ses 40 poulets et les autres viandes pourrir.
Le coût du stand est élevé. Les montants de location de 565 000 F. CFA et de 56 000 F. CFA ont été avancés.
La majeure partie des détenteurs de stands font du dépôt vente et ont engagé des employés qu’ils rémunérent individuellement à 30 000 F.CFA.
Les recettes sont faibles et le risque de perte énorme. « Comment pouvoir rentabiliser cela ? s’interrogent les locataires de stands. « On aura des problèmes avec nos créanciers » s’inquiète toujours M. Pacôme.
Une organisation accusée
Beaucoup accusent la mauvaise organisation et le paiement d’un droit d’accès au site.
« Le SIAO était bien organisé, mais le FESPACO, c’est du désordre » estime M. Aka.
Elodie Kanyala expose au stand « Maquis -Restaurant le Sénat ». Elle propose de la cuisine africaine, des frites et de la grillade. Elle est à sa quinzième participation au FESPACO.

« L’édition passée, ici, il y avait beaucoup de stands d’autres nationalités. Et cela attirait beaucoup de clients. Mais cette année, les organisateurs ont mis seulement ensemble les maquis-restaurants et il n’y a pas d’autres articles. Les clients ne viennent pas assez » indique-t-elle.
Victorien Videgla est gérant d’un stand de « Maquis-Restaurant ». Assis devant un cahier de comptes aux pages vierges, il manipule son téléphone portable, le visage triste. « C’est décourageant.

Aucune recette. Du premier jour, à maintenant, nous n’avons pas encaissé plus de 150.000 F. CFA. » déplore-t-il.
Tous inquiets, ils souhaitent que l’entrée soit gratuite. « Le client doit payer 200F pour le ticket d’entrée, 200F pour le parking et le prix de la boisson a augmenté. On est vraiment inquiets » conclut Mme Kanyala
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