La 8e édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP) a ouvert ses portes ce 25 septembre 2019 à Ouagadougou. Cette édition est consacrée à l’unité africaine et l’intégration des peuples qui demeurent toujours un mirage plus de cinquante ans après les indépendances, alors que l’Afrique regorge beaucoup d’atouts sur le plan humain, culturel, … et dispose d’énormes ressources naturelles. Pour relever ce défi, l’accent doit être mis selon les organisateurs, sur la formation d’un leadership politique prêt à travailler pour une Afrique qui maitrise son avenir et protectrice de ses populations. Plusieurs professionnels de médias venus de nombreux pays africains participent à ce festival.
Les médias africains ont un rôle déterminant, celui d’offrir une alternative aux clichés, aux informations parfois manipulées, tronquées à dessein sur la misère, les guerres et autres bestialités qui n’honorent pas l’espèce humaine au 21e siècle. Ces clichés parfois vrais, ne doivent pas cachés une Afrique des génies de la technologie, des intellectuels dans tous les domaines d’activités, et d’une jeunesse qui doit travailler à changer radicalement l’image de ce continent.
Cette 8e édition du FILEP sous le thème « des plumes, des micros et des caméras pour une Afrique libre et Unie », va lancer la réflexion collective, prospective et stratégique autour de cette thématique. L’accent va être mis selon Boureima Ouédraogo, président du comité d’organisation, sur les contributions possibles des médias à la construction d’un nouveau leadership politique, économique, culturel et technologique à même de porter et concrétiser l’unité du continent afin de renforcer sa présence au niveau des grandes instances qui influencent l’avenir du monde.
Pour le président de l’Assemblée nationale, Bala Alassane Sakandé, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, « on ne peut pas accomplir des changements fondamentaux sans une certaine dose de folie, l’anticonformisme, le courage de tourner le dos aux vieilles formules, le courage d’inventer le futur. Il a fallu les fous d’hier pour que nous puissions agir avec une certaine clarté aujourd’hui. » Faisant appel à cette citation de Thomas Sankara, il souligne que les médias et les journalistes africains, « doivent contribuer à changer radicalement l’image du continent en valorisant cette Afrique de talent. » Pour le président Sakandé, il ne s’agit pas de nier les réalités de grandes crises que traversent beaucoup de pays africains mais de montrer qu’au delà de ces vulnérabilités, il y a des opportunités et des raisons objectives d’espérer.
Depuis la création du FILEP, le parrainage est assuré par l’Assemblée nationale. Durant son intervention, le président Sakandé, n’a pas manqué de revenir sur la modification récente du code pénal, en ce qui concerne le traitement de l’information liée au terrorisme. Sur le tas, il a exhorté les hommes de médias a exploré les voies légales de recours.
Au cours de la cérémonie d’ouverture, des hommages ont été rendus aux hommes de médias qui ont perdu la vie ces dernières années. Il s’agit entre autre de Virus Somé, un jeune burkinabè qui prenait activement part au FILEP, et de Maurice Chabi du Benin, l’ex-correspondant du Reporter sans frontières, qui avaient été tous, des participants actifs au FILEP.
Plusieurs panels vont être animés par des professeurs, des professionnels de médias et des personnes ressources venus tous, de nombreux pays africains. La cérémonie d’ouverture a connu la présence des membres du gouvernement burkinabè dont Cheriff Sy, Remis Fulgence Dandjinou, Harouna Kaboré et Mathias Tankoano, président du Conseil supérieur de la communication.
Siébou Kansié
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Encadré
Cheriff Sy, l’actuel ministre de défense, directeur de publication du journal Bendré, fait partie des fondateurs du FILEP. Il a toujours été à l’organisation de ce festival jusqu’à ce qu’il devienne le président du Conseil national de la transition (CNT).
Maitre Alidou Ouédraogo, l’ancien président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), qui était également présent au FILEP ; et à qui le président de l’Assemblée nationale dans son discours n’a cessé de rendre hommage, fait partie des fondateurs de la liberté de la presse burkinabè. Il a beaucoup soutenu le FILEP à ses débuts.
S.K