La 9e édition du festival international de la liberté d’expression et de presse (FILEP), a ouvert ses portes le 6 novembre 2021 avec la rue marchande sur le site du Fespaco. Plusieurs commerçants du Burkina Faso et d’ailleurs participent au festival. Libreinfo.net est allé à la rue marchande pour vivre l’ambiance à la veille de la clôture de l’évènement.
Par Rama Diallo
La rue marchande du FILEP se trouve au siège du FESPACO. Le vendredi 12 novembre 2021, à un jour de la fin du festival, la rue marchande est presque vide.
L’ambiance est très morose. Il n’y a pas de visiteurs sur le site d’exposition sauf des étudiants d’une université.
Ils y étaient pour un reportage. Il n’y a pas de musique pour attirer les visiteurs, regrette un festivalier.
Faute de clientèle, certains commerçants dorment sous leur stand. D’autres discutent entre eux. L’on pouvait lire la déception sur le visage des exposants.
Raoult Signé Talla est vendeur de glace. Il dit être très déçu de l’organisation du FILEP 2021.
Selon lui, les organisateurs n’ont pas fait une communication conséquente sur l’événement.
« Je paye le stand à soixante mille. Et depuis le 6 novembre 2021 jusqu’aujourd’hui (12 novembre), je n’ai rien vendu pratiquement. Personne ne vient ici.
Les gens ne savent même pas qu’il y a quelque chose ici. J’ai suivi la télévision et j’ai écouté la radio pour voir si les médias en parlaient, mais rien », s’attriste M. Signé.
Il assure qu’il a fait venir du Cameroun, son matériel de travail et le transport lui a couté une fortune.
Pour lui, les organisateurs devraient faire partager les prospectus et aussi utiliser les réseaux sociaux pour faire passer le message.
« A partir de 19h, on commence à fermer. Vous voyez même que les maquis sont installés et personne ne va là-bas.
Le festival se passe entre nous les commerçants. Si les organisateurs avaient associé les artistes à l’évènement, peut- être que ça irait mieux. Tous les commerçants vont faire une perte » poursuit Raoult Signé, vendeur de glace.
Awa Nbaye est une commerçante Sénégalaise. Elle effectué le déplacement du Sénégal pour participer au Filep. Mais elle est déçue, dit-elle.
« Depuis le 6 novembre 2021 jusqu’aujourd’hui 12 novembre, même une robe, je n’ai pas vendu.
Je loue le stand à soixante mille. Je mange ; je bois et je ne vends rien. Nous passons notre temps à dormir. Car personne ne vient.
Je cherche maintenant juste le transport pour repartir chez moi [au Sénégal]».
Elle estime également que les organisateurs n’ont pas suffisamment communiqué sur l’évènement.
Awa Nbaye regrette d’être venue à ce festival. Elle réalisera une perte.
Prudence Tchemi, elle, est venue du Togo. Elle est commerçante. A notre arrivée à son stand, elle somnolait.
Elle embouche la même trompète. Elle n’a rien vendu depuis son arrivée. Elle pense comme les autres, que les organisateurs n’ont pas suffisamment communiqué sur le festival.
Pour Abdoulaye Diallo,l’un des promoteurs du Filep, le comité d’organisation a suffisamment communiqué sur l’évènement.
De son analyse,la morosité du marché est liée au nombre élevé d’exposants. « Il y a 60 soixante stands occupés. S’il y en avait 20 par exemple, les exposants feraient de bonnes affaires,explique-t-il.
Monsieur Diallo estime aussi que le public burkinabè n’a pas répondu présent à cet festival. Sinon, insiste-t-il, le problème n’est pas au niveau de la communication.
Ouvert le 6 novembre avec la rue marchande, le Filep referme ses portes samedi 13 novembre 2021 à Ouagadougou.
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