Le Bureau des Droits de l’homme des Nations Unies a exigé des autorités de la Transition guinéenne, la levée de la décision d’interdiction des manifestations le 30 mai 2022. Le 31 mai dans un communiqué, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) a réitéré sa décision d’interdiction de marches en Guinée.
Par Rama Diallo
Acculé par la classe politique et la communauté internationale, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) reste droit dans ses bottes. La junte au pouvoir a rassuré que le respect des libertés publiques a toujours été leur préoccupation depuis le 5 septembre 2021.
La porte-parole de la junte, le lieutenant-colonel Aminata Diallo a précisé que la libération des sièges de certains partis politiques et de tous les détenus politiques, la liberté d’expression, la restitution des documents de voyage et le retour des exilés politiques, montrent bien cette volonté de respect des libertés publiques.
Pour les militaires au pouvoir, « rien ne pourrait justifier les marches en cette période sensible de la vie nationale où les Guinéens ont repris à se parler entre frères. Le CNRD et son président réitèrent qu’aucune marche ne sera autorisée aussi longtemps que les garanties d’encadrement ne seront pas réunies».
Elle a rappelé que les malheureux événements du 28 septembre 2009, causés par les mêmes marches, attendent toujours un dénouement judiciaire.
« Conscient de tous ces facteurs, et ayant le souci du dialogue et de la concertation entre les fils et filles du pays, le Président de la Transition, avec l’appui de toutes les bonnes volontés, a mis en place le Conseil national de la transition au sein duquel siègent les représentants de toutes les forces vives de la nation», a souligné le lieutenant-colonel.
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Un cadre de concertation inclusif a été aussi mis en place à la demande des partis politiques, élargi aux représentants de toutes les forces vives de la nation, sous la coordination du Premier ministre chef du gouvernement, a ajouté la porte-parole.
Elle estime que ces deux entités sont bien indiquées pour servir de cadre de dialogue au sein duquel les contradictions et les incompréhensions peuvent être débattues en toute sérénité et dans l’intérêt supérieur de la nation.