Le Président de la Transition guinéenne, Mamadi Doumbouya a donné jusqu’au 31 mai 2022 aux entreprises minières, pour soumettre des propositions et un calendrier précis pour la construction de raffinerie de bauxite dans le pays. C’était le vendredi 8 avril lors d’une rencontre avec les représentants des compagnies minières. Il a aussi souhaité que la bauxite soit désormais transformée sur place, pour que le partage des revenus soit équitable.
Par Tatiana Kaboré
Le Colonel Mamadi Doumbouya, chef de l’Etat de Guinée était face aux géants du secteur de la bauxite qui interviennent dans le pays. Au cours de cette rencontre, le Président guinéen a demandé à ce que la transformation de la bauxite se fasse sur place.
D’entrée de jeu, le colonel Doumbouya a rappelé que la recherche du profit maximum des sociétés minières ne doit pas se faire au détriment des intérêts de la population guinéenne.
Outre la demande de la construction des raffineries en Guinée par les sociétés minières, le président du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), s’est aussi penché sur les matières premières et les produits entrant dans la transformation de la bauxite en alumine qui doivent être produits sur place.
« En dépit du boom minier du secteur bauxitique, force est de constater que les revenus escomptés sont en deçà des attentes. Vous et nous ne pouvons plus continuer à ce jeu de dupes qui perpétue une grande inégalité dans nos relations », a déclaré le colonel Mamadi Doumbouya aux industriels.
A en croire les autorités guinéennes, des conventions telles que la construction des raffineries, avaient été signées entre l’Etat et les compagnies depuis 1983. Ces conventions sont restées selon le Président, « lettre morte ».
Et de poursuivre que le non-respect de ces conventions est une « cause de nullité » et leur application est « non-négociable » pour le gouvernement, a fait savoir le colonel Doumbouya.
De son avis, la transformation du minerai sur place est devenue « incontournable, c’est un impératif et sans délai ». Les compagnies qui enfreindraient les délais de construction de raffineries seront sanctionnées de pénalités, a-t-il mis en garde.
« Avant fin mai, je vous demande de revenir auprès du ministre des Mines et de la Géologie avec des propositions, un projet, un chronogramme précis de construction de raffinerie d’alumine en République de Guinée », a-t-il dit.
Toutes les matières premières entrant dans la fabrication devront également être produites sur place, insiste le Président guinéen. Car pour lui, une exploitation minière n’a de sens que si elle profite économiquement et socialement à toutes les parties prenantes.
Deuxième producteur de bauxite au niveau mondial après l’Australie, la Guinée est le premier exportateur mondial de la bauxite. La chine importe environ la moitié de ses besoins de bauxite.