Les festivités marquant la journée du 15 mai 2024 se sont déroulées dans la cour royale de sa Majesté le Moogho Naaba Baongo à Ouagadougou. C’était sous le thème « Naab a Zid-Wend neb paga tenga ou l’osmose des croyances des Gens de la terre et des Gens du pouvoir ». Plusieurs personnalités ont pris part à la célébration.
Des autorités coutumières et traditionnelles, des représentants du gouvernement et autorités administratives, des hommes de culture ainsi que des citoyens ont pris part à la cérémonie officielle de la commémoration de la journée des coutumes et traditions à la cour royale.
![Journée des coutumes et traditions](https://libreinfo.net/wp-content/uploads/2024/05/IMG-20240515-WA0062.jpg)
Dans un dispositif d’accueil traditionnel, sa Majesté le Moogho Naaba Baongo fait son entrée dans l’air réservé à la cérémonie.
Après l’exécution en mooré de l’hymne national, il y a eu la prestation des Benda de la cour royale avec le Bend–Naaba de Gounghin.
Après, c’est la Ouidi Naaba Kiiba au nom de sa Majesté Moogho Naaba Baongo qui a remis une attestation de reconnaissance au Président de la Transition le capitaine Ibrahim Traoré pour avoir institué la journée des coutumes et des traditions au Burkina Faso.
Le gouverneur de la région du centre, Abdoulaye Bassinga, a traduit ses remerciements et félicitations à sa majesté et à tous les gardiens de notre patrimoine culturel matériel et immatériel pour l’attestation adressée au Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré.
Cette journée, selon le gouverneur de la région du Centre, Abdoulaye Bassinga servira de cadre de réflexion et de discussion autour des thématiques sur les rapports d’une part entre les pratiques culturelles ancestrales et les religions révélées. Et d’autres part pour la promotion du dialogue inter-religieux.
Après la cérémonie, les participants ont eu droit à des panels
Le moogho, un carrefour de métissage
Pr Albert Ouédraogo a présenté lors de sa communication le moogho comme étant un carrefour du métissage culturel.
En effet, selon lui, le moogho s’est toujours comporté au fil de son développement comme étant le réceptacle de toutes les cultures et de toutes les personnalités qui se sont sédentarisées.
Et de ce fait, à l’en croire , le mooré en lui-même est une langue unique, mais elle s’est enrichie de la polysémie de tous ceux qui ont habité le mogho au fil des années.
C’est ainsi, a-t-il dit, «que vous avez un peu de tout dans le mooré, on a de l’arabe, des langues germa, houssa et même de l’anglais.»
Pr Albert a fait aussi le rappel historique de la légende Yennenga venue du Gambaga et de son champ de gombo comme message à son père. «Et c’est là qu’est parti le royaume mossé», a-t-il conclu.
Le moogho et ses mythes
Quant au docteur Vincent Henry Sedogo, un autre panéliste, il a fait la genèse du moogho. Il a évoqué des cas comme des descendants de Noé, d’Adam et Eve avant d’affirmer: «dans notre pays aussi il y a des mythes.»
A titre d’exemple, Il a parlé de «ce moogho où personne ne souffrait, où il n’y avait pas de maladie où le ciel et la terre étaient presque confondus.»
![Le Moogho Naaba Baongo](https://libreinfo.net/wp-content/uploads/2024/05/IMG-20240515-WA0060.jpg)
Il a aussi parlé des questions de rituels existentiels qui font partie de notre coutume.
C’est le cas par exemple de la question de l’inhumation et de la mise en terre du défunt.
Selon lui, tout dépend des circonstances de la mort des défunts et qu’on on ne peut pas avoir les mêmes types de mise en terre.
Il a conçu en ces termes : «Pour quelqu’un qui s’est donné la mort par pendaison ne peut pas avoir les mêmes égards que celui qui est mort de mort naturelle, encore moins celui qui a fait un accident».
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