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[Entretien] Transition et sécurité: «les jeunes officiers sont tenus à l’obligation de résultats sous peine de disparaitre» Kalifara Sere, Administrateur civil

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Le président Paul Henri Damiba a désigné un premier ministre le 4 mars 2022 en la personne de Dr Albert Ouédraogo. Neuf gouverneurs ont été nommés pour commander les régions. Toutes ces nominations ont été faites après la signature de la charte de la Transition. Que peut-on attendre de ces nominations? Le chroniqueur de Libreinfo.net Kalifara Sere, Administrateur civil répond dans cet entretien.

 

Propos recueillis par Albert Nagreogo

Libreinfo.net : Le Burkina Faso vient de se doter d’une Charte de la Transition qui valide entre autres des institutions de transition et un agenda avec des objectifs mettant clairement en exergue le retour de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national et la nette amélioration des indicateurs socio-humanitaires. Avez-vous des appréhensions relatives à la durée prévisionnelle de la transition fixée à 36 mois ?

Kalifara Sere : Non, il n’y a aucune appréhension à avoir de ce côté-là. Même si les assises avaient retenu 72 mois, je reste convaincu que cela ne nous aurait attiré aucun conflit ou mésentente avec les organisations sous régionale et régionale.

Le MPSR est fermement chaperonné par une équipe discrète mais efficace de sponsors qui ont des connections/connivences formelles et souterraines avec les responsables en exercice de l’Union Africaine et de la CEDEAO sans oublier le soutien indéfectible et combien précieux des templiers de la Françafrique.

Toute analyse ou projection par rapprochement avec les cas malien et guinéen manque de pertinence. Aucun de ces pays n’a l’historicité françafricaine du Burkina Faso.

Libreinfo.net : Après un mois d’observation de l’action et de la pensée du MPSR, quel pronostic pouvez-vous délivrer ? Êtes-vous confiant quant à l’atteinte de la sécurité pleine et entière sur toute l’étendue du territoire au terme des 36 mois assignés à la Transition ?

Kalifara Sere : Par principe, je suis toujours optimiste pour mon pays et pour mes enfants. A un ami qui me faisait le reproche de l’incohérence pour avoir ouvertement soutenu le putsch tout en dénonçant de supposés parrains en coulisses, je lui ai rétorqué que le putsch était devenu depuis novembre 2021, le seul recours possible et plausible. En effet, après INATA, tous les ressorts de simili-régulation étaient cassés.

Le Président Kabore, comme mû par un réflexe d’auto destruction, multipliait les erreurs et les fautes de gestion de la crise qui enflait, empilant les discours à la Nation creux et inhibant. La composition du gouvernement «resserré » (que personne ne lui avait demandé) sans l’adjonction d’aucune autre partie prenante que la sienne avait fini de sonner le glas. Évidemment, il peut regretter aujourd’hui de ne s’être pas entouré des personnes requises en pareilles circonstances.

Contrairement à une idée répandue, Roch Kaboré n’avait pas que des amis non efficaces. Il en avait d’un très bon profil et capables de désamorcer des situations d’extrême tension socio politique. De même, au sein de son parti, il avait à disposition des militants discrets, intelligents et stratèges.

Le putsch était donc une fatalité ; c’est sa configuration qui est intéressante à analyser car il consacre l’entrée en scène de la dernière composante du système Compaoré qui depuis quelques années rongeait son frein.

Libreinfo.net: De quelles composantes parlez-vous ?

Kalifara Sere : Le système Compaoré au lendemain de l’insurrection d’octobre 2014, s’est fracturé en quatre branches ou composantes que je résume comme suit :

la composante des naviculaires qui sont les servants d’autel du culte COMPAORE. Les naviculaires sont restés dans l’émotion de la perte du pouvoir et dans l’obligation éthique de rester fidèle à celui qui, pour l’essentiel a forgé leur carrière politique ou leur trajectoire sociale. On peut considérer qu’il s’agit du groupe des fidèles passifs et résignés.

les partitocrates : Ce sont les militants quasi ordinaires qui ont fait l’option d’assurer le maintien du CDP dans l’arène politique ; pari réussi en dépit des bisbilles internes entretenues en partie par deux autres composantes.

les raspoutiniens : sont les affreux opportunistes qui ont su habilement abandonner in extremis le navire en perdition. Sous la houlette de leur charismatique prestidigitateur (très probablement exécuté depuis lors), ils ont jeté 25 ans de vie de naviculaires pour se transformer en intrépides situationnistes. S’ils ont su habilement planifier la récupération du pouvoir des mains des insurgés, ils auront totalement échoué dans tout le reste.

les carriéristes : c’est la composante qui, après une longue hibernation a surgi avec fougue ces derniers jours, sabre au clair. Emplis de haine et de rancœur pour ce qu’ils considèrent chez le Président KABORE (pourtant leur très proche ami de jadis) comme manque de solidarité et d’humanisme, cette composante compte la plupart des intellectuels et des apparatchiks du système COMPAORE.

C’est cette composante qui assure la tutelle sur les jeunes officiers du MPSR et va animer en arrière-plan le Comité d’orientation stratégique (COS-Transition) qui sera le véritable siège du pouvoir. La vie politique sera intéressante à observer dans tous ses recoins. En effet, les rédemptoristes qui sont des oncologues politiques, vont soumettre le pays tout entier à une radiothérapie aux fins de détricoter tout ce qui leur est défavorable par des bombardements ciblés de rayons ionisants.

Ils s’appliqueront à démolir tous dispositifs, mesures, lois ou règlements considérés comme des tumeurs cancéreuses. Le Conseil Constitutionnel, auteur des mécanismes d’exclusion a commencé à faire les frais. Cette institution sera ridiculisée et humiliée ; mais il y’an aura d’autres.

Pour revenir strictement à votre question sur mes pronostics en matière d’atteinte des objectifs de guerre (qui sont à mon avis, les seuls objectifs prioritaires), le putsch introduit une donnée essentielle : celle de la sur-responsabilité historique qui est une forme de responsabilité individuelle et/ou de groupe dont l’enjeu est telle que son dommage est de l’ordre de l’atteinte à l’avenir de la Nation.

Avec cette épée de Damoclès, les jeunes officiers sont tenus à l’obligation de résultats sous peine de disparaitre. Je pense que l’angoisse existentielle va décupler leur créativité et leur pugnacité. Une bonne centralisation tactique, du soutien psychologique sans faille des soldats et la détermination par une guerre continue, intense et sans intermittence seront les gages de la victoire. Les signaux crédibles de réarmement territorial seront aussi des atouts pour persévérer.

Il y’a des gens qui imaginent que la tutelle rédemptoriste peut entreprendre, de par ses relations privilégiés avec certains chefs terroristes, un round de négociations supposées aboutir à épargner notre pays. Cette perspective me semble utopique pour deux raisons principale.

Tout d’abord, le Burkina n’est plus le ventre mou du Sahel ; il en est dorénavant l’anus ! Sans exutoire vers les pays du golfe qui ont créé une ceinture d’acier à leurs frontières nord, notre pays est devenu pour le terrorisme une cuvette étanche.

Les hiérarchies sont diffuses et les ramifications innombrables qui ne répondent pas à un centralisme bureaucratique. En second lieu, les chefs rédemptoristes ne sont pas sans dettes morales et même financières à l’égard du noyau azawadien du terrorisme.

Libreinfo.net: Parmi les signaux de réarmement territorial, peut-on considérer que la récente nomination de gouverneurs militaires est un élément précurseur ?

Kalifara Sere : Je m’inscris en faux contre une chaine de perception des choses en matière de management territorial. La nomination de gouverneurs militaires en si grand nombre, plutôt que de me rassurer comme c’est le sentiment primaire pour la plupart des citoyens, me préoccupe au plus haut point.

Pour me faire comprendre, je vais vous camper aussi exhaustivement que possible tout en demeurant bref et concis, la situation des militaires dans la chaine de commandement territorial civil.

Avant ces récentes nominations, l’Armée comptait deux officiers au sein du haut commandement civil du territorial (à la tête des Régions de l’Est et du Sahel) et la Police Nationale pour sa part avait « placé » un Commissaire divisionnaire à la tête de la Région du sud-Ouest. Ces nominations entrent en droite ligne de la logique d’une tradition administrative qui remonte aux années de colonisation avec une nuance que je préciserai tantôt.

Conformément à cette tradition, l’actuelle loi qui régit les attributions et modes de fonctionnement des personnels de commandement de l’Administration  du territoire ( actuellement, il s’agit du décret 2016-878) dispose au deuxième alinéa de son article 19 que nonobstant le mode ordinaire de nomination (qui est la nomination des administrateurs civils), des personnels issus des forces de défense et de sécurité peuvent être sollicités.

La formulation n’a pas toujours été, à la lettre, identique suivant les différentes relectures du cadre réglementaire de l’Administration territoriale. Mais à l’esprit les dispositions demeurent constantes depuis l’institution du Gouverneur de Région.

Ainsi, la Région de l’Est à ce jour n’a connu que des Gouverneurs militaires. La Région du Sahel quant à elle, n’a connu que des gouverneurs militaires depuis 2010. Conformément à la perception populaire, ces deux régions auraient dues être à l’abri de toute insécurité car dotés depuis bien longtemps de spécialistes du monopole de la violence. Or le constat implacable est que c’est deux régions rivalisent à détenir la palme de la détérioration des indicateurs de sécurité.

Ces deux régions sont dans l’incapacité permanente de mettre en application de façon efficiente les simples mesures d’état d’urgence qu’elles ont-elles-mêmes édictées. Au Mali voisin, les gouverneurs militaires ont eu le monopole des gouvernorats pendant….30 ans ; cela a-t-il empêché les djihadistes de s’enfoncer dans les territoires maliens comme dans du beurre ? Y’a-t-il donc un paradoxe ou énigme ? La réponse est : ni paradoxe ni énigme irrationnelle !

La vérité est plus simpliste: le militaire bénéficie de préjugés favorables rattachés aux valeurs de discipline, d’autorité et d’ordre. Même si cette perception s’est passablement érodée ces dernières années en raison de l’incapacité de notre Armée à mener la guerre avec méthode et détermination, l’inconscient collectif continue de croire qu’un militaire à un poste d’autorité et de management territorial, peut être la solution à l’effondrement actuel de nos territoires(en tout cas en comparaison avec un civil aussi formé soit-il).

De manière constante, les autorités militaires ont joué sur ce tableau psychologique des populations en pratiquant une forme de mystification.

Libreinfo.net: Mystification dites-vous ? Pourquoi ?

Kalifara Sere : La mystification/manipulation est à deux niveaux : au niveau historique et au niveau communicationnel. Primo : au niveau historique, depuis l’arrêté du 1er janvier 1912 du gouverneur général de l’AOF William PONTY, il est établi que l’Administration coloniale emploie des administrateurs militaires issus de l’École de guerre dans trois cas de figure :

de façon systématique dans les colonies non encore pacifiées ;

de façon discrétionnaire dans les divisions territoriales non complètement pacifiées des colonies pacifiées ;

de façon discrétionnaire et après autorisation expresse du Ministère en charge des colonies dans les territoires reconfigurés.

C’est cet arrêté qui est la source de notre pratique des actuelle. En l’analysant, cette source établit clairement que les administrateurs militaires ont vocation à servir dans les territoires non pacifiés et exceptionnellement dans les autres catégories de territoires. Dans les autres cas de figure, l’Arrêté de 1912 précise clairement que le commandement des autres territoires est l’apanage des Administrateurs civils issus de l’École des colonies.

Notons que l’École des Colonies créée en 1889 recevait pour formation les fonctionnaires brevetés de la métropole et français d’origine. L’École des colonies a été transformée en 1934 en École Nationale de la France d’outre-mer (ENFOM) puis en  Institut des Hautes Études d’Outre-Mer (IHEOM). L’IHEOM a été supprimé en 1966 pour constitue le noyau de l’École Nationale d’Administration (ENA). Chaque ancienne colonie française s’est, depuis les indépendances progressivement doté d’un avatar de l’ENA française.

Eh bien, sachez qu’à partir de cette unique base juridico organisationnelle, chaque Etat francophone d’Afrique a eu une pratique différenciée. Des pays comme la Cote ‘Ivoire, le Cameroun ou le Sénégal ont su respecter pro ou prou l’esprit et la lettre de la prescription. La Haute Volta pour sa part exercé une exception  en 1974 en raison de la guerre avec un pays voisin (Nomination de sous-préfets militaires dans des localités frontalières et ou sensibles, nomination de préfets militaires).

Cette exception durera jusqu’en 1978 et fera place à une pratique beaucoup moins systématique mais toujours constante et pernicieuse. Le Général LAMIZANA (qu’Allah le garde en Son Royaume) qui était un homme extrêmement sincère avait reconnu que l’expérience commencé en 1974 avait été une catastrophe totalement contre- productive.

Il racontait avec des mots très forts comment certains de « ses fils »  qu’il avait placés en circonscription administrative avaient fini par avoir un comportement de plus en plus éloigné de la vie spartiate d’un officier. Cela avait totalement désorganisé l’Armée et même après le rappel des officiers et sous-officiers des postes de commandement civil, il a fallu œuvrer à contenir un « penchant incontrôlable à une certaine forme d’embourgeoisement ».

Secundo : Au niveau communicationnel, les systèmes politiques se sont relayés pour faire accréditer la thèse de l’Administrateur militaire comme recours ultime de restauration de l’autorité.

Il convient aussi de déconstruire cette propagande qui envahit même des gens avertis. Deux constats imparables rétablissent clairement la vérité.

Primo : l’Administrateur militaire ou de police est-il une sentinelle contre le terrorisme ? Pour démonter cette assertion qui fait fantasmer certains citoyens, il suffit de s’interroger de quels moyens dispose le chef de circonscription administrative, lorsqu’il est militaire ou policier pour défendre militairement son territoire ? Il y’a aujourd’hui des dizaines de militaires et de policiers remplissant les fonctions de Préfet et de Haut-commissaire. Ont-ils un bilan particulièrement édifiant en matière de sécurité ?

L’Administrateur militaire en dépit de sa formation et de ses capacités techniques en matière de sécurité, est aussi démuni que l’Administrateur civil face aux problèmes de sécurité ; il ne dispose en propre ni d’une unité militaire ou paramilitaire, ni d’un appui en attente qu’il peut actionner à sa guise. En fait, le cliché du militaire qui serait plus opérationnel en temps de guerre est une pure affabulation qui trouve son explication soit dans le désarroi qu’engendre la guerre, soit dans une transposition déraisonnée sur la période coloniale.

Il faut en effet rappeler que l’Administrateur militaire colonial était cumulativement chef de circonscription et responsable en premier de l’ensemble  des forces stationnées dans sa circonscription. Évidemment les armées post coloniales n’intègrent pas une telle hiérarchie parallèle qi serait simplement contre-productive.

Certes, en matière de défense civile, la présence in situ d’un spécialiste peut apparaitre comme un avantage notamment pour l’encadrement de base et la vulgarisation de la discipline au sein des équipes de défense civile, mais cet avantage parait si ténu lorsque l’on considère que ce spécialiste manque à un poste de combat où son ingénierie est beaucoup plus requise.

Secundo : Il suffit d’analyser la pratique et l’environnement de la pratique de nomination des hauts gradés de l’Armée aux postes de gouverneurs pour se convaincre d’une tradition de mauvaise gestion des ressources humaines. En effet, en documentant cas par cas les nominations de Gouverneurs militaires au Sahel et à l’Est,  il ressort clairement qu’aucune de ces nominations ne procédait d’une nécessité militaire stratégique ou  d’une exigence sociologique absolue.

Pour être plus explicite, TOUS LES CAS de gouverneurs militaires découlent d’une volonté d’éloigner un militaire de haut rang en délicatesse avec sa hiérarchie pour diverses raisons ou dont le grade et/ou l’ancienneté ne permettent plus son maintien dans une unité ou formation militaires. Plus prosaïquement tous ces Gouverneurs sont plutôt éloignés des entités auxquelles ils appartiennent régulièrement pour être mis sous le boisseau dans des cages honorifiques que représentent les hautes fonctions de Gouverneur.

Libreinfo.net: Étant donné que ces nominations sont déjà actées, quelles alternatives peut- on entrevoir aux fins d’un minimum d’efficacité de ces Gouverneurs militaires ?

Kalifara Sere : Sans verser dans le corporatisme, mon opinion est assez tranchée dans ce cas de figure. La nomination de 9 Gouverneurs sur 13 est un signal anachronique et abscons. Si l’exception devient la règle, il faut espérer que les dirigeants de ce pays fassent preuve de cohérence en harmonisant le mode de gestion des circonscriptions par la nomination des 4 autres Gouverneurs militaires car personne ne peut soutenir sans verser dans le ridicule que les régions du Centre, du Centre Est, du Centre Sud et du Plateau Central sont exemptes de toutes menaces sécuritaires. Et puis, que feraient des Administrateurs civils dans un environnement administratif territorial totalement militarisé ?

Évidemment, je vais du pré requis selon lequel avec l’option de militarisation des circonscriptions, il en découle une logique de définition d’une doctrine d’emploi militaires desdites circonscription qui devraient, à tout le moins, etre des unités de surveillance voire de combat.

De logique en logique, cela signifierait que l’Etat s’apprête à déclarer la quasi-totalité du territoire en « zone de guerre ». En effet, dans les zones de guerre, les autorités civiles sont systématiquement placées sous l’autorité unique du chef de zone. Aucune autre alternative ne me semble envisageable en temps de guerre.

Je m’interdis de penser que cette fois encore, les autorités nationales poursuivent de façon encore plus massive cette fois,  l’habituelle technique de relégation dans les dépotoirs des circonscriptions administratives de hauts gradés. Si cela venait à être avéré, l’Inspection Générale des Armées et l’ASCE-LC devraient s’auto saisir car il s’agirait d’un scandale sans précédent.

Libreinfo.net :Pensez-vous que ces nominations seraient susceptibles de démobiliser les personnels du MATD ?

Kalifara Sere : Pour vous répondre franchement, je vous dirais que les personnels en charge de l’Administration du territoire présent aussi bien en circonscription, en entités territoriales décentralisées qu’au niveau central sont en plein questionnement existentiel. Je ne sais pas de façon exhaustive les modes de fonctionnement des autres départements ministériels, mais je puis vous affirmer sans risquer la controverse que le MATD est un gigantesque scandale en matière de management des ressources humaines.

Si les autorités en arrivent à concevoir des redéploiements aussi ubuesques en temps de guerre, c’est aussi certainement en raison des imperfections et vulnérabilités que présente l’état des lieux actuel. Cet état des lieux est effectivement affligeant et peut inciter à tourner le dos aux professionnels du département.

Il est loisible à tous les usagers ou partenaires du service public déconcentré de noter une gestion des circonscriptions administratives qui confinent à l’incurie. Il y’a certes quelques exceptions qui confirment malheureusement l’océan d’incompétence et de manque d’éthique.

A titre illustratif, sachez que les gouvernorats, sièges régionaux des meilleurs standards administratifs et dépositaires des meilleures pratiques de rédaction administrative, exigent que les Ministères qui organisent des activités solennelles en région soumettent un ….projet de discours à faire lire par le Gouverneur! Ainsi, les circonscriptions administratives érodent le socle d leur technicité et se vident de tout prestige y relatif.

Pour moi, les personnels devraient plutôt se surpasser et éviter de sombrer dans le moindre effort. Que l’on nomme des Gouverneurs militaires ou des puisatiers à la tête des circonscriptions constitue rien moins qu’un électrochoc salutaire à terme pour la réhabilitation du MATD et de ces nombreux cadres surdiplômés (ce département comptent en son sein de nombreux docteurs, doctorants, titulaires de masters, maitrises…dans des disciplines aussi variées que la littérature, la sociologie, l’économie voire même les mathématiques, la physique, la géologie, la biochimie moléculaire…) et qui à ce jour, sauf à s’inscrire dans le comité ministériel du parti au pouvoir, n’ont quasiment aucune chance d’exercer les fonctions les plus importantes de ce département.

Je pense fermement que les expériences même le plus saugrenues sont des étapes vers une gestion rationnalisée et la mise en place d’outils prospectifs et stratégique tel que l’institution du Corps préfectoral qui par le biais du tour extérieur définit une formule valide pour l’enrichissement du Ministère par des compétences extra muros.

Lire aussi: [Interview]Situation sécuritaire au Burkina: »le temps de la guerre est le temps de la survie collective » Kalifara Sere

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