Le 14 novembre 2023, l’armée malienne annonçait la reprise de Kidal, bastion difficilement prenable des indépendantistes de l’Azawad. Pendant plus d’une décennie Kidal était déconnecté du reste du Mali et à entendre le colonel Assimi Goïta cette victoire est une étape. L’autre étape pour lui c’est mettre hors d’état de nuire l’ensemble des terroristes qui écument le Mali pour la reconquête totale du pays.
Le 9 janvier 2013, une coalition des organisations islamistes composées de Ansar Dine, du Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et de Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) lance une grande offensive.
Elles prennent la ville de Konna située à 70 kilomètres de Mopti, la plus grande ville du centre du Mali. Le président par intérim Diancounda Traoré décrète l’état d’urgence et appelle la France à la rescousse du Mali. François Hollande alors président de la République Française ne fait pas dans la demie mesure.
Il engage son aviation sans demander l’onction de l’Assemblée Nationale compte tenu de l’urgence de la situation. Le chef de l’Etat Français affirmera par la suite que l’opération Serval (du nom de l’engagement militaire de l’hexagone) pendant la période a pour objectif : « arrêter l’avancée en direction de Bamako des forces djihadistes. Sécuriser la capitale du Mali et permettre au pays de recouvrer son intégrité territoriale ».
La suite a été l’implication de plusieurs pays africains dans la traque contre ceux qui se font appeler : « combattant de Dieu » L’un des pays qui a payé le lourd tribut dans cette guerre, c’est le Tchad d’Idriss Deby Itno.
Ils étaient 2400 militaires tchadiens à venir au secours du Mali avec à la tête du commandement sur le terrain au nord Mali, l’actuel président, le général Mahamat Deby Itno.
Les soldats tchadiens passeront par le Niger, juchés sur des chars et de véhicules 4X4 équipés de mitraillettes pour porter appui aux troupes françaises qui étaient déjà sur le terrain.
Auparavant, les islamistes et les indépendantistes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) avaient mis le septentrion malien sous coupe réglé pendant plusieurs mois.
Ce manque de réponse sur le terrain par l’Etat du Mali va provoquer la chute de Amadou Toumani Touré à quelques mois de la fin de son mandat à la tête du pays de Modibo Keïta.
Les capitaines avec à leur tête Amadou Haya Sanogo ne feront pas mieux. Pendant qu’on était en train de s’occuper dans des affaires domestiques liées au pouvoir à Bamako, les sécessionnistes et les partisans de la charia gagnaient du terrain.
Ils instaurent la charia dans le Nord occupé avec comme méthode de gestion la chape de plomb. Toutes les activités ludiques sont interdites. Les femmes sont contraintes de se voiler.
Les sanctions après la sentence dans leurs tribunaux sont corporelles jusqu’à ce que la prise de Konna par Iyad Ag Ghali soit la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Ainsi avec l’intervention de serval, on a fait d’une pierre, deux coups : déloger la coalition qui voulait marcher sur Bamako et libérer le Nord Mali qui avait été gagné par l’obscurantisme à travers la présence des terroristes islamiste.
En 2014, suite à des combats entre l’armée malienne et les indépendantistes à Kidal, les indépendantistes l’emportent sur les Forces armées maliennes. Pendant plus d’une décennie, l’Etat n’arrivait pas à accéder à cette partie de son territoire.
La partition était de fait. Un des événements qui justifiait cette difficulté de l’intégration de Kidal comme une partie du Mali a été le voyage de l’ancien premier Ministre Moussa Mara sous Ibrahim Boubacar Keïta.
Ce voyage s’était déroulé dans le sang parce qu’un soldat malien a été fauché par les balles du MNLA et il y a eu des légers blessés. Ce voyage dit de témérité dans certains milieux maliens de la période a coûté le poste du premier Ministre à Moussa Mara.
La junte malienne qui a entrepris une offensive depuis des semaines vient de marquer une victoire en chassant de Kidal les rebelles à majorité Touarègs de cette ville. Ont-ils opéré un repli tactique pour revenir? Rien n’est moins sûr.
Avec les nouvelles acquisitions aériennes des forces armées maliennes, Il va être difficile pour les rebelles de reconquérir Kidal dont ils ont eu la direction pendant plus de 10 ans.