Il y a 8 jours, le dimanche 21 mai 2023, le procureur du Faso, près le Tribunal de grande instance de Ouaga 1, Harouna Yoda, a levé toute équivoque sur les interpellations et les gardes à vue de leaders d’Organisation de la société civile (OSC) et de journalistes. Dans son communiqué, il a précisé que les mis en cause ont été épinglés, non pas pour leurs opinions, mais pour des « faits d’association de malfaiteurs, divulgation de fausses informations, incitation à un attroupement armé ou non armé… ». Quelques jours après, ils ont été déposés à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou ( MACO). Mais, qui sont-ils ces leaders d’OSC et journalistes qui ont maille à partir avec la justice ?
Par la Rédaction
Pascal Zaida : Coordonnateur de la Coordination nationale pour une transition réussie (CNTR), Pascal Zaida a été désigné député de l’Assemblée Législative de Transition (ALT) sous la gouvernance du MPSR1.

Il est aussi le Coordonnateur du cadre d’expression démocratique (CED) et a été un soutien inconditionnel de l’ancien président de la Transition Paul Henri Damiba.
On se rappelle de sa déclaration à polémique lors de la conférence de presse du mercredi 31 Août 2022 où il a affirmé: « Damiba est un envoyé de Dieu pour sauver le Burkina Faso en matière de sécurité ».
Le jeudi 11 mai 2023, il a été interpellé à son domicile par la police nationale. Après son audition, il a été déposé à la MACO.
Marcel Tankoano : Il est le président du mouvement M21. Tout comme Pascal Zaida, il a été un inconditionnel soutien du président Paul Henri Damiba.

En août 2022, il crée le Front de libération nationale (FLN) pour accompagner la transition d’alors dirigée par le lieutenant-colonel Damiba.
Au lendemain du drame de Karma, notamment le 27 avril 2023, il porte sur les fonts baptismaux une coalition dénommée « Front uni pour le Faso ».
En son temps, il avait demandé aux structures composantes du Front de se mobiliser et de se tenir prêtes pour d’éventuels mots d’ordre.
Le vendredi 5 mai dernier, il a été interpellé par la police nationale. Après avoir été auditionné et gardé en vue, il a été déposé à la MACO.
Abdoul Karim Baguian dit Lota : Il est à la fois un homme politique, un féru du football, un acteur de la Société civile et un entrepreneur.

Il est le fondateur de « Lota entreprise, ». Son passé renseigne qu’il a été candidat malheureux à la présidence de la Fédération du football burkinabè ( FBF), qu’il a été condamné pour des faits de diffamation sur des membres du mouvement de la société civile, le Balai citoyen. Depuis le 7 mai, il a été arrêté et séjourne à la MACO.
Désiré Guinko : Ex chargé de mission à la présidence de la République, Désiré Guinko a crée au lendemain du putsch du MPSR 1 la Coordination nationale des organisations pour la libération de l’ex-président Roch Marc Christian Kaboré.

Il a été interpellé le 8 mai et gardé en vue.
Boukaré Conombo : Il est le président du mouvement le Brassard noir et membre de la coalition « Front uni ».
Au lendemain de l’insurrection populaire de 2014, il a été désigné comme député au Conseil National de la transition (CNT) et député au Comité interparlementaire de la CEDEAO.

Après son audition qui a fait suite à son interpellation le 7 mai 2023, il a été déposé à la MACO.
Lookman Sawadogo : Il est journaliste écrivain et présentateur de l’émission 7 Afrique sur la télévision LCA.
Il est aussi acteur de la Société civile et secrétaire général de l’Appel de Manéga. Peu avant l’avènement de MPSR2, il a été nommé et installé par le président Paul Henri Damiba comme membre du conseil d’orientation et de suivi de la transition.

Le 18 avril 2023, il a été convoqué pour affaire le concernant et a été relaxé. Alors que le « Collectif des journalistes, activistes et leaders d’opinion » dénonce une « traque politique », Lookman Sawadogo a été à nouveau interpellé pour besoin d’enquête.
Cette fois-ci, après son audition, un mandat de dépôt a été décerné et depuis le jeudi 25 mai, il est à la MACO.
Alain Alain: Journaliste et animateur à la radio privé Oméga, il a été interpellé le mercredi 24 mai 2023.

Celui que ses auditeurs ont surnommé « l’homme de Boulvanca » a été déposé à la MACO dans la nuit du jeudi à vendredi 26 mai 2023 suite à son audition par la Direction des investigations criminelles.