Les vendeurs aux alentours du lycée Philipe Zinda Kaboré sont mécontents de la morosité des affaires. Le lycée demeure fermé pour l’année scolaire 2021-2022. Pour savoir comment les vendeurs vivent cette fermeture, Libreinfo.net est allé à leur rencontre. Les libraires et les vendeurs de tissus se plaignent de la mévente qu’ils justifient par la fermeture du lycée.
Par Nicole Sawadogo, stagiaire
L’approche de la rentrée des classes est considérée comme une aubaine pour les vendeurs de manuels scolaires, de tissus, etc. d’augmenter leurs chiffres d’affaire. Ce qui n’est peut-être pas le cas cette année pour ceux installés aux alentours du lycée Philippe Zinda Kaboré. La plupart des vendeurs autour du lycée Zinda se plaignent de la mévente. Les libraires disent être beaucoup affectés par la fermeture du lycée.
Nous arrivons devant une librairie où des tas de manuels scolaires sont disposés sur une table. Nous remarquons d’ores et déjà l’absence de clients. A l’intérieur de la librairie, nous y trouvons la vendeuse, Oumou K. Tarbangdo. Celle-ci exprime son mécontentement vis-à-vis de la fermeture du lycée Zinda. « Comme vous le constaté, il n y a pas de client, la fermeture du lycée a causé la mévente pour nous. Alors que nous comptons sur notre commerce pour scolariser nos enfants. L’année passée à cette période nous faisons une recette journalière de 50 000 FCFA minimum. Maintenant nous peinons à avoir 15 000 FCFA par jour.», regrette la libraire.
Nous regagnons une autre librairie à quelques mètres devant celle de Oumou Tarbangdo. « Combien coûte le paquet de cahiers de 200 pages grand format ?», s’écrit une cliente. « Ça coûte 3 500 FCFA », répond le libraire. Ce dernier du nom de Aboubacar Nikiema partage également l’avis de sa collègue.
« La fermeture du « Noble Zinda’’, dit-il, me déplait beaucoup.». Pour M. Nikiema, si les clients se font rares c’est à cause de la fermeture du lycée. « Nos clients sont les élèves, si le lycée est fermé qui va payer nos marchandises ? C’est vrai que les enfants ont fauté mais ce sont des enfants. La décision de fermer le lycée n’affecte pas que le personnel et les élèves du lycée. », s’indigne le vendeur.
Il formule par ailleurs une demande en ces termes : « Si le lycée pouvait rouvrir avant 2022, cela nous arrangerait beaucoup. C’est de la vente des manuels scolaires que nous tirons notre pitance quotidienne.»
Les vendeurs de tissu aux encablures du lycée Zinda ne sont pas non plus en marge de la mévente. Tous avancent également comme justification la fermeture du lycée Zinda. Moussa Derra, un vendeur de tissu nous confie la réalité qu’il dit vivre en cette orée de la rentrée scolaire. « La fermeture du lycée ne me plait guère. Ni parents d’élèves, ni élèves ne viennent ici pour payer du tissu. Le tissu kaki par exemple que nous vendions cinq à six rouleaux par jour l’année passée à l’approche de la rentrée, nous n’arrivons même plus à en vendre un présentement. C’est nous les pauvres qui payons toujours le prix.», s’écrit-il d’un ton mélancolique.
Il renchérit en ces mots : « En toute chose, il faut faire preuve de tolérance. Sinon l’ouverture en 2022 du lycée est trop éloignée. Il y a la scolarité des enfants à payer pour cette année scolaire. »
Des restauratrices s’inquiètent pour leur marché…
Nous avons également recueilli les avis de quelques restauratrices non-loin du lycée Philipe Zinda Kaboré. Celles-ci s’inquiètent déjà pour leur marché durant l’année scolaire 2021-2022. Pour elles, le personnel et les élèves du lycée constituaient l’essentiel de leurs clients.
Au restaurant de Géneviève Compaoré, il est déjà 12h passé de quelques minutes. Quelques clients installés prennent le déjeuner. Nous allons à la rencontre de la restauratrice. « Beaucoup d’élèves et d’enseignants du lycée Zinda mangeaient pendant les cours chez moi. Je ne sais plus quoi dire car c’est réel que cette fermeture du lycée va beaucoup impacter notre marché durant cette année scolaire. », affirme Mme Compaoré.
A l’intérieur du Ministère du commerce à un jet de pierre du lycée Zinda, une autre restauratrice s’y trouve. Pour cette dernière nommée Gisèle Kaboré même si l’essentiel de ses clients sont dans ce ministère, des enseignants du lycée Zinda déjeunaient dans son restaurant. Elle nous confie ceci « La fermeture du lycée ne va pas trop impacter mon commerce mais je ne suis pas contente de cela. Cette décision fera souffrir beaucoup de personnes. Mais nous n’avons pas le choix. ».« Néanmoins nous nous réjouissons de l’ouverture du lycée en 2022. Nous invitons donc les élèves à être plus disciplinés pour pouvoir étudier. », conclue-t-elle en ces propos.
Le lycée Philipe Zinda Kaboré sera réhabilité en 2022 pour permettre sa réouverture l’année scolaire 2022-2023. Pour l’instant des commerçants aux alentours dudit lycée disent payer le prix de la mévente à cause de la fermeture dudit lycée.