Dans une interview accordée à l’Agence d’information du Burkina (AIB) et à la Rédaction du journal Sidwaya vendredi 3 décembre 2021, Luc Marius Ibriga, contrôleur général d’État, a abordé le sujet de la corruption au Burkina. Pour le contrôleur général d’État, la corruption a pris de l’ampleur parce qu’il n’y avait pas de sanction à l’endroit des acteurs.
Par Tatiana Kaboré
Le vendredi 3 décembre 2021, le contrôleur général d’Etat Luc Marius Ibriga a été l’invité de la rédaction de l’Agence d’information du Burkina (AIB). Au cours des échanges, il a fait cas de l’évolution de la corruption au Burkina. Selon Luc Marius Ibriga, la corruption avait connu une baisse après l’insurrection et ce jusqu’au début de l’année 2017. « Nous avons constaté après l’insurrection, une baisse de la corruption jusqu’en début 2017 parce qu’il y avait une nouvelle demande qui a vu le jour à savoir que ‘‘plus rien ne sera comme avant « , a-t-il laissé entendre.
Il poursuit qu’avec « l’adoption de la loi anti-corruption en 2015 (…) tous ceux qui étaient dans des actes de corruption ont pris du recul pour éviter de tomber sous le coup de la répression « . Mais, cette baisse n’est pas restée constante et est remontée. » Mais s’étant rendu compte après, (les corrupteurs et les corrompus), que la sanction des actes de corruption ne revenait pas, il y a eu une inflorescence de la corruption qui est remontée « , a regretté le professeur Ibriga.
Il a toutefois salué « l’opération mains propres » annoncée le jeudi 25 novembre 2021 par le président du Faso Roch Kaboré dans son discours à la Nation. Le contrôleur général d’Etat Luc Marius Ibriga
a fait ressortir que l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC), qu’il dirige, pourrait « établir la liste de tous ceux qui ont fait des malversations pour la transmettre au chef de l’Etat« . Il précise que cela a été fait et qu’il suffit de la réactualiser. « Nous l’avons déjà fait. Il suffit seulement de réactualiser « , a fait savoir M.Ibriga.
De son avis sanctionner la corruption aujourd’hui serait » poser un acte qui remet la société dans le bon sens ». Car dit-il » s’il n’y a pas une opération mains propres qui emmène les uns et les autres à penser que la corruption ne peut pas être un mode d’acquisition ou d’enrichissement, cela veut dire que nous (…) allons aller vers une société plus injuste, donc plus violente« .
Le Pr Luc Marius Ibriga a déclaré avoir remis un document élaboré de concert avec le Réseau national de lutte Anti-corruption (REN LAC) au chef de l’Etat. Ledit document porterait sur les actions prioritaires à mener dans la lutte contre la corruption et les mécanismes pour arriver à une bonne gouvernance. « Le chef de l’Etat a promis de nous revoir avec le procureur pour les différentes orientations par rapport à l’action qu’il entend entreprendre dans ce domaine« , a déclaré le contrôleur général d’Etat.
En rappel, le contrôleur général d’Etat et le procureur du Faso, près le Tribunal de Grande instance de Ouaga 1 ont été reçus, il y a quelques jours, par le chef de l’Etat. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’opération « mains propres » annoncée par le Président Roch Kaboré.