Les autorités sanitaires ont annoncé, le 9 mars dernier, les premiers cas de maladie au coronavirus (Covid-19) dans notre pays. Depuis, la propagation de la contamination à ce virus s’est accrue pour atteindre 27 cas ce 18 mars. Pendant ce temps, un bras de fer entre le gouvernement et le monde syndical perdure depuis plusieurs semaines autour de la question de l’Impôt unique sur les traitement et salaires (IUTS). Il apparaît impérieux que cette guéguerre connaisse un dénouement au plus vite, pour que la lutte contre le Covid 19 soit véritablement salvatrice.
Par Siébou Kansié
Au moment où la lutte contre le Covid 19 doit être menée avec le plus de sérieux qui vaille, avec l’implication active de tous les acteurs, le gouvernement et le monde syndical entretiennent une guéguerre à la limite inopérante. En effet, le gouvernement tient à poursuivre la ponction (entamée depuis fin février dernier) de l’IUTS sur les primes et indemnités des agents de l’Etat, et les organisations syndicales maintiennent leur mot d’ordre de grève générale entamée depuis le 16 mars pour 120h, soit cinq jours. L’exécution de ce mot d’ordre ce caractérise entre autres, par la paralysie presque totale des services de santé à travers le pays. Or, ces services devraient être efficacement à l’avant-garde de la riposte contre la propagation du Covid 19.
L’heure n’est plus à l’entêtement à vouloir prendre le dessus, encore moins à la justesse ou non des raisons évoquées par chacun des deux camps pour rester camper sur sa position, mais celle d’une nécessité absolue d’union sacrée pour faire face à une urgence nationale de vie. Du reste, cette urgence requiert la conjugaison des efforts, notamment ceux des gouvernants et des syndicats. A cet égard, le réaménagement des actions (pour le rejet de l’IUTS) initialement prévues par le monde syndical est à saluer, l’offre de services minimum en a résulté dans certains centres de santé.
Le gouvernement aussi gagnerait à faire des pas intéressants dans le sens, à tout le moins, de l’apaisement avec le monde syndical. Ce serait-ce qu’en s’inspirant des gouvernements italien et français résolument engagés dans la lutte le Covid. Dans tous les cas, des sacrifices exceptionnels sont nécessaires de la part aussi bien du gouvernement que du monde syndical dans notre pays. Autrement, tous deux s’affichent en acteurs insouciants envers les Burkinabè dans leur grande majorité.