Le Mouvement du 23-Mars (M23) a décrété, dans la soirée d’hier 3 février 2025, un cessez-le-feu unilatéral qui doit entrer en vigueur aujourd’hui 4 février. Le Mouvement invoque « des raisons humanitaires » une semaine après sa prise de la ville de Goma, à l’Est de la République démocratique du Congo.
Par Gérard Guelbeogo
L’annonce du cessez-le-feu unilatéral a été faite dans un communiqué publié par le Mouvement du 23-Mars (M23) dans la soirée du 3 février 2025. Le silence des armes est prévu pour être effectif à partir de ce 4 février. Le Mouvement justifie ce cessez-le-feu par « des raisons humanitaires » au regard des affres des combats consécutifs à sa prise de la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, frontalier avec le Rwanda.
Certes, le M23 a décrété un cessez-le-feu dont il n’a pas précisé la durée. Mais, il maintient ses exigences à savoir le retrait des forces armées étrangères du territoire congolais, notamment celles de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) avec un fort contingent sud-africain, et l’ouverture d’un dialogue politique inclusif.
Depuis l’annonce du cessez-le-feu et son entrée en vigueur, les autorités de Kinshasa n’ont pas encore réagi jusque-là. C’est de notoriété publique que ces dernières ont toujours refusé tout dialogue avec le M23 considéré comme un groupe terroriste soutenu par le Rwanda.
Selon plusieurs médias, l’annonce est accueillie avec prudence par des experts qui estiment que ce n’est pas la première fois que le M23 décrète un cessez-le-feu qu’il ne respecte pas par la suite.
L’annonce du cessez-le-feu intervient à un moment où la région des Grands Lacs s’active pour trouver une solution à ce conflit dont le dernier développement menace la stabilité de la sous-région. Ainsi, il est prévu, le 8 février prochain à Dar es Salam en Tanzanie, un sommet extraordinaire conjoint de la SADC et de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC). Les présidents congolais, Félix Tshisekedi, et rwandais, Paul Kagamé, y sont attendus pour trouver ensemble, avec leurs pairs de la sous-région, une solution à la crise.
C’est le 28 janvier dernier que le M23 s’est emparé de la ville de Goma. Les combats avant et après la prise de la ville ont fait près de 900 morts et plus de 2 800 blessés, selon l’ONU.