La rançon payée par les différentes parties aux groupes terroristes pour la libération de Soumaila Cissé et les autres otages au Mali continue de révolter les autorités algériennes. Après avoir mis aux arrêts le 27 octobre 2020 à Tlemcen en 2e Région Militaire, l’un des terroristes libéré(Mustapha Derrar) dans l’échange contre Soumaila Cissé et les trois occidentaux, le ministère algérien de la défense a produit un communiqué dans lequel, il continue de condamner la procédure de libération notamment le paiement des rançons.
Par La Rédaction
L’Algérie ne se remet toujours pas de la transaction de libération des terroristes contre Soumaila Cissé et les trois autres otages occidentaux. Après avoir arrêté un redoutable terroriste, Mustapha Derrar, dans les jours qui ont suivi leur libération, le ministère algérien de la défense a produit un communiqué contradictoire aux propos des autorités françaises qui nient le paiement de rançon. « suite aux négociations menées par des parties étrangères ayant abouti à conclure un accord, via lequel plus de (200) terroristes ont été libérés et une rançon conséquente a été versée aux groupes terroristes contre la libération de trois otages européens. » peut-on lire dans le communiqué.
L’Algérie poursuit son indignation en ces termes: » Ces pratiques inadmissibles et contraires aux résolutions de l’Organisation des Nations Unies incriminant le versement de rançons aux groupes terroristes, entravent les efforts de lutte contre le terrorisme et de tarissement de ses sources de financement. »
De la rançon payée, le journal algérien El Watan déclare que pour ce qui est de la rançon, nos interlocuteurs pensent qu’elle est plus importante que les 30 millions d’euros reconnus par certains prisonniers libérés et avoisinerait les 50 millions d’euros. «La somme était au début arrêtée par le GSIM, que dirige Iyad Ag Ghali, à 6 millions d’euros pour la libération de l’humanitaire française.
Mais par la suite, il y a eu interférence des terroristes de Daech, qui détenaient les deux Italiens au nord du Mali, dans une zone qu’ils contrôlent et qui n’était pas loin de celle du GSIM. Ils négociaient avec le Vatican et les autorités italiennes, par l’intermédiaire de personnalités locales.
Finalement, les deux groupes ont augmenté les enchères et fini par avoir le maximum. Les deux groupes, aidés par des narco-trafiquants, vont se doter de moyens militaires sophistiqués et renforcer leur capacité de nuisance», expliquent nos sources.
L’histoire se répète et la colère d’Alger n’est pas passée inaperçue. Lors de la visite du ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian,à Alger les discussions avec les autorités algériennes étaient très froides. Et son accueil sur le tarmac de l’aéroport Houari Boumediéne par un directeur général des Affaires étrangères était révélateur, poursuit le journal El Watan.
Depuis des années, l’Algérie ne cesse de militer au sein des organismes onusiens pour la criminalisation du paiement des rançons aux groupes terroristes, en contrepartie de la libération d’otages, estimant que ces transactions constituent une source de financement du terrorisme international, qui a explosé à nos frontières dans la bande sahélo-saharienne, conclut nos confrères algériens.