Le Mali et la Russie ont réaffirmé leur volonté de poursuivre leur coopération militaire le jeudi 11 novembre 2021 à Moscou en Russie. Cette coopération s’inscrit dans le but du renforcement des efforts de stabilisation du pays. A cet effet, Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères, a appelé la CEDEAO à plus de compréhension.
Par Tatiana Kaboré
Le Mali va poursuivre son partenariat militaire avec la Russie compte tenu du redéploiement des troupes françaises dans le Sahel. Face aux journalistes, le chef de la diplomatie russe a réaffirmé le soutien de son pays aux autorités maliennes, en pleine transition vers des élections démocratiques.
« Nous avons convenu de renforcer le dialogue politique qui se déroule de façon tout à fait positive. Monsieur le ministre m’a décrit la situation interne au Mali. Il m’a parlé de l’accord conclu avec les autorités algériennes, et de la situation sur le terrain telle qu’elle est, avec l’activité des groupes terroristes dans le nord du pays qui ne permet pas de mettre en place les conditions normales d’une campagne électorale et les dates de ces élections devraient être définies, avant la fin de cette année « , a-t-il déclaré.
« Nous comprenons bien la nécessité de renforcer le potentiel de lutte antiterroriste et nous fournissons au gouvernement du Mali un certain nombre de munitions, et nous allons tout faire pour éviter que la menace terroriste ne pèse sur la structure de l’Etat « , a ajouté le ministre russe.
De son côté, le ministre Diop soulignant la gratitude du Mali pour les actions sécuritaires menées par la France jusque-là, a tenu à réaffirmer la souveraineté de son pays dans le choix de ses partenaires. » La relation entre la Russie et le Mali est une relation d’Etat à Etat. Et le Mali ne permettra à aucun Etat ou à aucune institution de lui dire avec qui il peut traiter « , a-t-il indiqué.
Sergueï Lavrov,ministre russe de la diplomatie, a pour sa part, déploré le retrait de l’armée française des » zones où les terroristes ont de plus en plus les mains libres « , compliquant selon lui, la situation sécuritaire du pays. Ainsi, il a notifié que son pays » poursuivra son soutien aux Forces maliennes en leur fournissant des équipements, et en formant les officiers supérieurs par notre ministère de la Défense « .
Pour ce qui concerne la supposé signature d’accord avec le groupe de sécurité Wagner, les deux ministres de la diplomatie malienne et russe ont démenti l’existence d’un contrat avec le groupe Wagner. Le ministre malien fait savoir qu’ à chaque fois que le Mali a été dans des situations difficiles depuis notre indépendance, la Russie a toujours été avec son pays.
« Nous sommes dans une situation difficile et nous nous tournons encore vers cet ami pour qu’il puisse nous aider à en sortir« , a déclaré le ministre des affaires étrangères malien Abdoulaye Diop. Selon lui, l’entente entre les deux pays se veut cordiale. « Jusqu’à 80% des équipements militaires de l’armée malienne sont d’origine russe ».
« nous espérons que nos partenaires de la CEDEAO, de l’UA et des Nations unies puissent faire preuve de plus de compréhension »
Son homologue, Sergueï Lavrov, a lui indiqué que Moscou continuerait de livrer « des équipements, des munitions, des armements » et à former des officiers maliens pour que Bamako puisse se défendre « efficacement » contre la menace terroriste. Sur la question de la Sanction de la CEDEAO au sommet dernier, Abdoulaye Diop a appelé l’institution à plus de compréhension.
« Nous avons souhaité que les Maliens puissent dans le cadre d’un dialogue, convenir d’une feuille de route pour pouvoir terminer cette transition par des élections transparentes et crédibles, et nous espérons que nos partenaires de la CEDEAO, de l’UA et des Nations unies puissent faire preuve de plus de compréhension. Parce qu’aujourd’hui, les sanctions imposées à notre pays lors du dernier sommet de la CEDEAO ne sont pas des sanctions qui aident à avancer« , a commenté le ministre Abdoulaye Diop.
Pour lui, ces sanctions ne peuvent que fragiliser une situation qui est déjà complexe.
Ces déclarations interviennent alors que le gouvernement de transition malien subit une forte pression de la communauté internationale pour l’organisation d’élections en février 2022, conformément aux engagements pris.
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