La France est accusée par le Mali d’avoir violé son espace aérien et l’espionné. Le 28 avril 2022, lors d’un point de presse, le porte-parole de l’État-major des armées françaises, le colonel Pascal Lanni a expliqué que l’espace dont ils sont accusés d’avoir survolé ne faisait plus partie des zones interdites d’accès par l’armée française.
Par Rama Diallo
Les relations sont très tendues entre la France et le Mali depuis la prise du pouvoir par Assimi Goïta. Les autorités maliennes ont accusé le 26 avril 2022, l’armée française de «violation de l’espace aérien, d’espionnage et de subversion ». Ce qui a valu une réaction des forces françaises.
«Quand on nous accuse de violation de l’espace aérien et de survol illégal de la zone de Gossi, le 19, le 20 et le 22 avril, on était dans notre bon droit puisque Gossi n’était pas dans la zone d’interdiction temporaire (ZIT) de survol», a déclaré le porte-parole de l’état-major des armées françaises, le colonel Pascal Lanni.
D’après ses explications, toute une zone incluant Gossi, avait été initialement interdite de survol le 13 janvier. Car les mercenaires du groupe privé russe Wagner y opéraient au côté des forces armées maliennes (FAMa).
Après l’attaque de Mondoro le 4 mars, au centre du Mali, ajoute-t-il , au cours de laquelle les FAMa ont perdu plusieurs hommes, la zone a été réduite de manière à ce que l’armée française puisse conduire des missions de réassurance au profit des forces armées maliennes.
En vertu de l’accord de stationnement des forces françaises au Mali conclu en mars 2013, celles-ci disposent d’une totale liberté de circulation et d’action dans le cadre de la lutte contre les groupes armés terroristes, a poursuivi le colonel Lanni.
«Jusqu’à preuve du contraire, nous sommes encore au Mali contre les groupes armés terroristes», a-t-il martelé.
«Nous avons évité une attaque informationnelle majeure. Cette attaque a été déjouée de peu. Si nous n’avions pas réussi à capter ces images, on aurait accusé les forces françaises de crimes de guerre», a insisté le colonel.
«Que personne ne se trompe, nous continuerons à nous battre contre la désinformation», a-t-il précisé.
L’armée française a officiellement remis le 19 avril aux forces armées maliennes, les clés de la base de Gossi, dans le nord du Mali. C’est une étape majeure du départ de la force Barkhane du pays.