Le président du Faso a ordonné, le 20 mars dernier, des mesures à l’endroit de l’ensemble des Burkinabè, pour contrer la propagation de la contagion au Covid-19. Ces mesures sont relatives, entre autres, à l’instauration d’un couvre-feu, à la fermeture des frontières aériennes, terrestres et ferroviaires. Pour rendre compte de ce que les Ouagalais pensent de ces mesures, la rédaction de Libreinfo.net a réalisé un micro-trottoir. Voici-ci ce qu’en pense le pharmacien Dahoda Gnamou.
Propos recueillis par André Bado (stagiaire)
« Concernant les mesures qui ont été prises par le président du Faso pour contrer le covid-19, parmi lesquelles figure le couvre-feu, au niveau des pharmacies, il faut dire qu’il y a une réglementation qui fait de la garde une obligation. Je pense que c’est un problème de santé publique qui est posé.
Nous allons nous organiser pour que la garde soit effective. Comme il y a le couvre-feu qui débute à partir de 19h, nous allons prévoir une heure avant, pour que l’équipe de nuit qui vient remplacer l’équipe qui doit rentrer chez elle, puisse rentrer avant 19h.
Mais il y aura une équipe qui va rester jusqu’au lendemain matin. C’est ce que l’ordre nous a recommandé, conformément aux textes en vigueur. Concernant la fermeture des frontières, bien que le fret ne soit pas concerné par cette restriction, nous pensons que, ça aura quand même un impact. Mais peut-être que les mesures d’accompagnement qui viendront en appui auront à faire des exceptions pour que quand même les médicaments et les produits de première nécessité ne manquent pas.
Mais le problème, c’est que ce n’est pas le Burkina seul qui a décrété cette mesure. Si vous prenez au niveau des États-Unis, de l’Europe d’où la plupart de nos produits proviennent, c’est sûr qu’à la longue, on va ressentir le poids de cette mesure de restriction. En France où la plupart de nos produits proviennent, les gens sont confinés. Ce qui voudrait dire que le travail de production ne se fait pratiquement pas. Donc, le stockage disponible avant cette mesure, c’est sur ça nous sommes en train de fonctionner. C’est pour dire que, si ces mesures arrivaient à s’éterniser dans le temps, cela va avoir une répercussion sur la disponibilité des produits.
Il faut dire que la maladie est réelle et foudroyante. Et c’est surtout le nombre de cas par rapport au temps, qui détermine la capacité de nos formations sanitaires. Il faut donc sensibiliser la population de sorte que, même s’il va avoir des cas, qu’ils soient étalés dans le temps pour permettre aux formations sanitaires de maîtriser la situation. De ce fait, il faut respecter les mesures d’hygiène et limiter les regroupements. C’est en cela que nous allons arriver à éviter la propagation du virus et cela dépend de nous, la population. »