Le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance (TGI) de Fada N’Gourma, Judicaël Kadéba, a livré, le 27 mai au cours d’une conférence de presse, les premiers résultats des enquêtes qu’il a déclenchées pour élucider les suites d’une interpellation de 25 présumés terroristes à Tanwalbougou. A l’occasion, il ressorti de la déclaration liminaire (dont Libreinfo.net a obtenu copie) du procureur du Faso, que les enquêtes menées « ne permettent pas de déterminer les causes exactes » des 12 décès enregistrés parmi les 25 personnes interpelées.
Par la Rédaction
Selon le procureur Judicaël Kadéba, deux enquêtes ont été ouvertes pour élucider la situation qui s’est produite à la gendarmerie de Tanwalbougou. « La première a concerné les faits de terrorisme reprochés à vingt-cinq personnes interpelées pour suspicion de terrorisme dont douze ont trouvé la mort ». « La deuxième a concerné les douze (12) corps sans vie dans les locaux de la Brigade à Tanwalbougou ».
Dans le cadre de cette dernière, dira le procureur du Faso, le constat des 12 corps « a été fait avec des prises de photos » qui n’affichent « aucune trace » sur lesdits corps. Puis, à la suite d’un examen minutieux, l’infirmier chef du poste de Santé de Tanwalbougou a délivré un certificat médical qui révèle l’absence « de lésions d’allure traumatique » et de « saignement » sur les corps. Puis, des médecins requis à Fada pour « un examen plus approfondi » et pour « la réalisation d’une autopsie » sur lesdits corps ont rendu un rapport médical indiquant que l’état de « putréfaction » de ces corps ne permet pas de réaliser les examens sollicités. C’est ensuite que lesdits corps ont été enterrés.
Toujours dans le cadre de cette enquête, le procureur du Faso Kadéba révèle que 15 personnes ont été auditionnées. Il s’agit du commandant du poste de sécurité de Tanwalbougou, de 12 détenus survivants dont trois étaient dans la même cellule que les 12 détenus décédés, et de deux parents de ces détenus décédés. Aux résultats, « ces enquêtes ne permettent pas de déterminer les causes exactes de ces décès ». C’est du moins, ce à quoi a conclu le procureur du Faso qui préconise néanmoins « des investigations plus approfondies » sur ces décès. Comme il s’agit de décès survenus dans une enceinte militaire (brigade de gendarmerie), la suite de la procédure judiciaire les concernant sera « transmise au Procureur militaire » qui pourrait diligenter ces « investigations plus approfondies ».
Quant à l’enquête concernant les 13 autres personnes (des 25 personnes initialement interpellées), le procureur Kadéba précise qu’elle « est toujours en cours », tout en rassurant que ces personnes « seront immédiatement remises en liberté » si au terme de cette enquête les faits dont elles soupçonnées n’ont pu être établis à leur charge.