L’Université Norbert Zongo de Koudougou a accueilli, ce vendredi 29 novembre 2024, le début de la deuxième édition de son colloque international pluridisciplinaire, organisé en marge des 29e Nuits atypiques de Koudougou (NAK). Les échanges de deux jours vont porter sur les défis liés à la conservation et à la valorisation des richesses culturelles du continent africain.
Par André-Martin Bado , envoyé spécial à Koudougou
L’Université Norbert Zongo de Koudougou accueille, les 29 et 30 novembre 2024, la deuxième édition de son colloque international pluridisciplinaire. Cet événement, organisé en marge des 29e Nuits atypiques de Koudougou (NAK), porte sur le thème « Protection du patrimoine culturel africain à l’épreuve des grands travaux d’aménagement du territoire et d’exploitation minière ».
Le colloque vise à réfléchir sur les moyens de sauvegarder les richesses culturelles africaines face aux pressions du développement et de l’urbanisation.

Koudbi Koala, directeur des NAK, a souligné l’importance du colloque : « C’est la deuxième édition organisée à l’Université Norbert Zongo. Nous avons voulu approfondir les réflexions entamées l’année dernière sur la culture et l’agriculture. Cette année, nous avons intégré la question du foncier, un problème majeur au Burkina Faso. »
Il a ajouté : « Le foncier est une bombe à retardement qui, si elle n’est pas gérée scientifiquement et avec anticipation, pourrait engendrer de graves problèmes. L’objectif est de produire des résultats concrets pour orienter les autorités politiques et administratives dans leurs décisions. »
Le professeur Lassina Koté, enseignant-chercheur à l’Université Joseph Ki-Zerbo et spécialiste en archéologie, un panéliste, a partagé son expertise. « J’ai présenté la différence entre l’archéologie classique et l’archéologie préventive, en expliquant comment cette dernière peut être utilisée au Burkina Faso pour protéger notre patrimoine culturel face aux grands projets », a-t-il expliqué.

Selon lui, « une révision consensuelle des textes de loi est nécessaire pour impliquer toutes les parties prenantes : ministères de la Culture, des Mines et de l’Urbanisation. Une approche collective permettrait de protéger le patrimoine tout en favorisant des impacts socio-économiques positifs, comme la création d’emplois pour les jeunes diplômés. »
Des réformes pour protéger le foncier rural
Kelguingalé Illy, conseiller technique représentant le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, parrain de l’édition 2024 des NAK, a détaillé les nouvelles mesures juridiques visant à encadrer la promotion immobilière au Burkina Faso.
Il a d’abord rappelé ceci : « Le foncier rural a subi de nombreuses agressions et accaparements. Désormais, la loi 008 de 2023 impose des limites strictes. Les projets immobiliers privés ne peuvent excéder 5 hectares par promoteur. »
Il a poursuivi : « Seules des sociétés peuvent désormais obtenir un agrément, avec une garantie de 250 millions de FCFA déposée au Trésor public. Cette garantie permettra de couvrir d’éventuels dégâts causés par les promoteurs immobiliers. »

Enfin, M. Ily a précisé : « La promotion foncière en milieu rural est strictement réservée à l’État et aux collectivités. Ces mesures visent à préserver le foncier rural pour sa vocation première, qui est la production et la conservation. »
Ce colloque international, qui réunit chercheurs et décideurs, vise à proposer des solutions durables alliant développement et préservation culturelle. Les échanges devraient aboutir à des recommandations concrètes pour mieux protéger le patrimoine africain tout en répondant aux défis du développement.