Le Syndicat autonome des magistrats du Niger (SAMAN) projette une grève de 72 heures sans service minimum à l’échelle nationale. Le mouvement d’humeur aura lieu les 1er, 2 et 3 juillet 2024. C’est ce qui ressort d’un préavis de grève déposé le 26 juin 2024 et signé par le secrétaire général du SAMAN, Doubou Yahaya.
Le Syndicat autonome des magistrats du Niger (SAMAN) s’insurge contre l’immixtion du pouvoir exécutif dans les affaires judiciaires.
Parmi les motifs invoqués par les magistrats figure “l’intervention intolérable du préfet de Konni dans une enquête judiciaire ordonnée par le procureur de la République près le tribunal de grande instance de la localité”.
Cette enquête porte sur un homicide commis dans la nuit du 23 au 24 mai 2024.Le SAMAN dénonce aussi une “décision illégale de la hiérarchie militaire qui a levé la mesure de garde à vue concernant deux policiers accusés de violences et voies de fait” contre un magistrat en service à Tillabéry, le 10 juin 2024.
Le syndicat rappelle que l’indépendance du pouvoir judiciaire est un principe fondamental dans un État de droit, garanti par la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, ratifiée par le Niger. Il dénonce les actions récentes du pouvoir exécutif qui “mettent gravement en péril ce principe, menaçant la crédibilité et la survie de l’institution judiciaire”.
Tout en réaffirmant sa disponibilité pour le dialogue, le SAMAN appelle ses membres à rester vigilants, unis et mobilisés pour défendre l’intégrité de l’institution judiciaire.