Le Niger a décidé de suspendre l’exportation de son gasoil et la fermeture des stations-services prises en flagrant délit d’exportation frauduleuse ou de spéculation sur les prix à la pompe. Des mesures prises le 1er juin 2022, dans l’optique de pallier à la crise du gasoil que traverse le pays et d’autres pays voisins depuis un certain temps.
Par Nicolas Bazié
La pénurie du gasoil est un phénomène qui affecte beaucoup de pays de la sous région. Le Niger a décidé de réduire de 75% son exportation depuis le 3 mai 2022, pour sécuriser la consommation nationale. « Des mesures ont été prises pour préserver et renforcer le stock national de sécurité », indique le gouvernement dans un communiqué publié le 1er juin.
C’est une crise créée par des gens qui ont pris le plaisir de jouer à un jeu de cache-cache avec les autorités. Elle est la conséquence du « développement d’une spéculation sur le prix du carburant, ainsi qu’à des ventes frauduleuses des quantités destinées à la consommation nationale vers l’extérieur. Et ce, malgré une augmentation de 30% de l’approvisionnement en gasoil sur le marché domestique », justifie le ministère chargé du Pétrole et du Commerce dans un communiqué.
Le Niger produit 20 000 barils par jour. Ce qui fait de lui, un pays producteur d’essence depuis quelques années. Malgré cela, on observe une pénurie de gasoil dans certaines stations-service à l’intérieur du pays, notamment le long de la frontière avec le Nigeria, le Bénin et le Burkina Faso.
A la date du 05 juin dernier, la société nigérienne de pétrole (SONIDEP), qui est chargée de la garantie de l’approvisionnement du pays en tous produits pétroliers en monopole et la constitution d’un stock de sécurité, a fait sortir une liste des stations de services dans lesquelles le gasoil est disponible.
Cependant, tous les acteurs de la chaîne de distribution des produits pétroliers sont mobilisés pour absorber la forte demande de gasoil, certaines personnes violent de façon flagrante, les textes et règlements en vigueur.
Dans une lettre signée du secrétaire général du ministère du Pétrole que Libreinfo.net a pu consulter, il est dit que le directeur régional du pétrole de Niamey est épinglé dans « cet acte illégal ». La lettre lui apprend qu’il est « suspendu de la fonction de directeur régional du pétrole de Niamey, à compter du 7 juin 2022 », même si cet acte n’engage que sa propre personne.