Le Nigéria annonce une réévaluation de son PIB d’ici fin janvier 2025, en y incluant des secteurs jusqu’ici négligés, tels que le trafic de drogue et la prostitution. Cette révision vise à mieux refléter l’évolution des réalités économiques du pays, qui a perdu sa position de première économie d’Afrique en 2022.
Le Nigéria procédera à une réévaluation de son Produit intérieur brut (PIB) d’ici fin janvier 2025, en intégrant des secteurs informels et illégaux, tels que la prostitution et le trafic de drogue.
Selon la National Bureau of Statistics (NBS), cette réévaluation se base sur des données de 2019 et devrait permettre d’augmenter la taille officielle de l’économie nigériane.
Cette révision vise à mieux refléter la réalité économique du pays, confronté à une crise persistante, tout en prenant en compte l’évolution des activités économiques.
En effet, cette nouvelle méthodologie pourrait offrir une image plus juste des secteurs économiques parfois invisibles mais influents.
Moses Waniko, haut responsable du NBS, a déclaré lors d’une présentation à Lagos : « Nous nous attendons à ce que la taille de l’économie soit plus importante ». La révision inclura de nouveaux secteurs comme l’économie numérique, les caisses sociales, les retraites, les mines, les raffineries, ainsi que des activités cachées ou illégales.
Les activités illégales, telles que la prostitution et le trafic de drogue, bien qu’ayant un caractère non officiel, seront désormais prises en compte. « Certaines activités économiques sont dépourvues de fondement juridique, comme la prostitution », a expliqué M. Waniko.
Toutefois, il a ajouté que « ces acteurs génèrent des revenus et vivent parfois mieux que ceux du secteur formel. Au final, ces revenus impactent l’économie formelle ». En incluant ces secteurs, le Nigéria souhaite obtenir une image plus précise de son économie.

Cette décision intervient après que le Nigéria a perdu sa position de première économie d’Afrique en 2022, se retrouvant derrière l’Afrique du Sud, l’Égypte et l’Algérie, selon le Fonds monétaire international (FMI).
La dernière réévaluation du PIB, en 2014, avait déjà entraîné une augmentation de 89 % du PIB, et cette nouvelle méthode pourrait influencer des indicateurs tels que le revenu par habitant et la dette nationale, qui pourrait apparaître moins élevée grâce à un PIB plus important.
Le Nigéria traverse actuellement l’une de ses pires crises économiques, malgré son statut de premier producteur de pétrole en Afrique. Le pays a vu la contribution de son secteur pétrolier diminuer, passant de la troisième à la cinquième place parmi les secteurs les plus contributeurs à l’économie.
Le secteur immobilier, désormais troisième plus gros contributeur, a surpassé le secteur pétrolier, précédé par l’agriculture et le commerce. Cette réévaluation pourrait ainsi offrir une image plus fidèle de l’activité économique du pays, qui fait face à une forte instabilité économique.