WhatsApp Image 2025-04-15 at 16.31.19
libre-info.gif

78e Assemblée générale de l’ONU : l’Afrique, le continent aux discours opposés

ONU discours opposés
A l’occasion de la 78e Assemblée générale de l'ONU, les discours des dirigeants de l’Afrique de l’ouest sont diamétralement opposés.

A l’occasion de la 78e Assemblée générale de l’ONU, les discours des dirigeants de l’Afrique de l’ouest sont diamétralement opposés. Et pour cause, leurs divergences de vue sur la notion de démocratie à l’européenne imposée et la démocratie à l’africaine qui colle à la réalité.

Par Issoufou Ouédraogo

À New York aux USA se tient actuellement la 78ème Assemblée générale des Nations unies. Pendant que certains dirigeants africains condamnent les changements anticonstitutionnels avec en prime les coups d’État, d’autres dénoncent les pratiques occidentales sur le continent noir.

En effet, le président sénégalais, Macky Sall a évoqué la résurgence des coups d’Etat en Afrique qui reste un sujet de « grave préoccupation». Le Sénégal, dira-t-il, condamne toute forme de changement anticonstitutionnel de gouvernement.

Le Président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo lui emboîte le pas en réitérant sa grande préoccupation face à la répétition des coups d’État et au recul de la démocratie et de l’état de droit dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest.

Pour sa part, le président en exercice de la CEDEAO, Tinubu, à la tribune des Nations Unies, a défendu une gouvernance démocratique qui constitue selon lui, le meilleur garant de la volonté souveraine et du bien-être du peuple. Il a condamné les coups d’État militaires, de même que « tout arrangement politique civil déséquilibré qui perpétue l’injustice ».

Dénonciation de la démocratie occidentale

La vision de ces dirigeants est fustigée par d’autres qui dénoncent cette démocratie dite imposée. Il s’agit entre autres, du président de la Guinée, Mamadi Doumbouya, le ministre des Affaires étrangères du Togo, Robert Dussey et le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, Abdoulaye Diop.

Sans ambages, le président de la Guinée, Mamadi Doumbouya demande que la communauté internationale ait « l’honnêteté » de ne pas dénoncer les seules conséquences de ses coups de force, mais aussi d’en examiner les causes profondes.

Il affirme que : «  Le putschiste n’est pas seulement celui qui prend les armes pour renverser un régime », mais également ceux, plus nombreux, qui ont recours à la duplicité pour manipuler la Constitution afin de se maintenir éternellement au pouvoir.

Le président guinéen fait ainsi allusion aux « cols blancs qui modifient les règles du jeu pendant la partie pour conserver les rênes du pays ». La « rectification institutionnelle » à laquelle il a pris part le 5 septembre 2021 n’était à ses yeux qu’une conséquence du chaos qui fissurait le tissu social de son pays.

L’Afrique souffre d’un modèle de gouvernance qui lui a été imposé par l’Occident et qui s’adapte mal aux réalités et aux coutumes africaines, a-t-il analysé en tirant la conclusion que ce modèle démocratique « insidieusement » imposé aux Africains par l’Occident ne fonctionne pas.

Ce modèle a contribué « à entretenir un système d’exploitation et de pillage de nos ressources par les autres », a-t-il regretté avant de dénoncer aussi la corruption des élites africaines considérées comme des démocrates « en fonction de leur docilité ou de leur aptitude à brader les ressources et les biens de leurs peuples ».

Le ministre des Affaires étrangères du Togo, Robert Dussey a enfoncé le clou en pointant un doigt accusateur sur les pays riches. Il est important, selon lui, de trouver une voie africaine face aux défis régionaux et internationaux.

« L’Afrique sait ce qu’elle veut.  Les peuples africains et du Sud sont frustrés, car ils se sentent insultés, déshumanisés », a-t-il souligné. Il poursuit que «  l’Afrique cherche des relations fondées sur l’égalité et le respect mutuel ».

Quant au Mali, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop interviendra à la tribune des Nations Unies, le 26 septembre 2023.

En effet, les passages du représentant du Mali, lors des deux précédentes sessions, ont été marqués par des « discours poignants ». Certainement, le ministre Abdoulaye Diop va livrer un autre message au nom du président de la transition, Colonel Assimi Goïta, sur l’évolution du retrait des casques bleus de la MINUSMA, la situation politique et la reprise des hostilités avec les groupes armés rebelles et terroristes.

La voix du Burkina Faso sera portée à la tribune de l’ONU par le ministre d’État, ministre de la Fonction publique, Bassolma Bazié, qui avait déjà assisté, la semaine dernière, au sommet du G77 à Cuba.

Il aura à ses côtés, la cheffe de la diplomatie burkinabè, Olivia Rouamba qui a rencontré, le mardi 19 septembre 2023, à New York, des personnalités du système des Nations Unies en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

www.libreinfo.net

En Continu

📰 En Continu

Articles similaires