L’opposant politique sénégalais Ousmane Sonko a comparu ce jeudi 16 mars 2023 au tribunal correctionnel de Dakar. Il est poursuivi pour « diffamation » et « faux et usage de faux » contre M. Mame Mbaye Niang, ministre sénégalais du tourisme et des loisirs. Son procès s’est ouvert sous une ambiance émaillée d’émeutes entre des manifestants acquis à sa cause et des forces de l’ordre.
Par Daouda Kiekieta
C’est dans un climat tendu que l’opposant politique M. Ousmane Sonko s’est présenté devant les juges du tribunal correctionnel de Dakar pour le procès de diffamation contre Mame Mbaye Niang, ministre sénégalais du tourisme et membre du parti au pouvoir.
Ousmane Sonko avait déclaré au cours d’une conférence de presse que le ministre a été épinglé par un rapport de l’IGE (l’Inspection générale d’Etat) pour détournement de fonds dans l’affaire dite des 29 milliards de Francs CFA du Programme des Domaines Agricoles Communautaires (PRODAC). M. Mame mbaye Niang était ministre de la Jeunesse et de l’emploi à l’époque.
Peu avant l’ouverture du procès des manifestants sortis dans les rues de la capitale ont été dispersés à coups de lacrymogènes par les forces de l’ordre qui ont quadrillé la ville. Après une courte audience au tribunal, le procès a été renvoyé au 30 mars prochain 2023.
La veille du procès, soit le 15 mars, le leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), M. Sonko, avait été empêché par les forces de l’ordre de participer aux manifestations du jour organisées par la coalition Yewwi Askan Wi (YAW).
Ce procès s’avère hypothétique pour M. Ousmane Sonko. Les textes en vigueur prévoient une radiation des listes électorales, et donc une inéligibilité, dans certains cas de condamnation.
M. Sonko risque donc d’être déclaré inéligible pour la présidentielle de 2024. Lui et ses supporteurs dénoncent une instrumentalisation de la justice par le pouvoir pour l’éliminer politiquement.
M. Ousmane Sonko est l’un des principaux adversaires du président Macky Sall. Il est arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2019. Il a été élu maire de Ziguinchor, une ville située au sud du pays, après les élections locales de janvier 2022.
