La situation sécuritaire à Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord au Burkina Faso a des conséquences sur tous les secteurs d’activités dont la vente des poulets grillés. Autrefois, l’activité était florissante mais actuellement elle est au ralenti. Constat fait le lundi 28 août 2023.
Par Zakiss Ouédraogo, correspondant dans le Yatenga
A Ouahigouya, située à 182 kilomètres de Ouagadougou, la capitale, le prix du poulet dit «télévisé », flambé, rôti, sauté ou encore grillé connait une hausse. Il faut débourser entre 4000f, 5000f, 6000f et 7000f pour l’avoir dans son plat.
Benjamin Ouerma, un vendeur de poulets « télévisés » explique que chez lui, le prix de la volaille varie entre 5000 F.CFA et 6000 F.CFA. Un coût exorbitant qui, selon lui, fait que les clients deviennent rares. En réalité, dit-il, le mal est plus profond. Il indique que les grilleurs de poulets sont confrontés à deux problèmes majeurs qui sont: la mévente et la pénurie de la volaille.

Tout en nous interpellant sur le sujet, il nous invite à faire le constat avec lui: « Faites le constat vous-même, regardez… je n’ai pu acheter que quelques poulets pour aujourd’hui. Donc, je vends à la fois de la volaille et du poisson pour pouvoir m’en sortir ».
L’Insécurité : la cause
Pour Mohamed Dicko qui est un vendeur de la volaille, rien ne marche à cause de l’insécurité. Il dit s’être installé devant un maquis depuis plus de deux ans dans l’espoir de faire prospérer ses affaires mais au bout du rouleau « c’est toujours la mévente» se désole-t-il.

Dans ses explications, il pointe du doigt la situation sécuritaire : « Actuellement, la plupart de nos poulets sont vendus dans la ville de Ouahigouya parce que les villages dans lesquels on s’approvisionne sont devenus inaccessibles. »
Ainsi ses poulets ont changé de prix et coûtent désormais entre 5000 F.CFA et 6000 F.CFA . Mais, avant, se rappelle-t-il, « je grillais mes poulets en grand nombre et à un prix de 3500 F.CFA au plus. » . Ce jeune homme dit griller les poulets sur commande afin d’échapper à la mévente.
Son collègue Benjamin Ouerma accuse aussi l’insécurité: « les villages dans lesquels je me ravitaillais, les poulets sont devenus rares du fait de l’insécurité dans la région du Nord. » explique notre interlocuteur
Abdoul Aziz Ouédraogo, fait partie de ces commerçants de volaille à Ouahigouya qui estime que les poulets coûtent chers et que les clients se plaignent chaque jour de ces prix élevés. En outre, argumente-t-il, si nous ne vendons pas à ces prix nous n’allons pas nous en sortir.
«Nous sommes conscients, explique-t-il, que les gens sont confrontés à plusieurs difficultés et qu’ils trouvent que ces prix ne sont pas à la portée de tous les citoyens. C’est vrai. »,reconnait le commerçant de volaille.
Seulement, il dit que l’une des raisons de la flambée des prix de la volaille est due au déguerpissement des villages aux alentours de Ouahigouya, chef-lieu de la province du Yatenga et de la région du Nord.
Abdoul Aziz Ouédraogo précise qu’à «Ouahigouya, les poulets n’ont plus de prix ; même à 7000f le poulet se vend à certains endroits. »
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