Le tout premier court métrage intitulé « Les mains du temps » de la tunisienne Sara Gamha a été projeté, le 13 juin 2024 à l’Espace Gambidi de Ouagadougou, en collaboration avec Goethe Institut. Dans ce court métrage de 12 minutes, la réalisatrice Sara Gamha met en lumière l’histoire d’un génie dans le métier de l’horlogerie, Marcel Lakoandé alias Papa Marcel.
Du personnage principal du court métrage, la réalisatrice dira qu’il a 44 ans dans le métier de l’horlogerie et a débuté jeune après avoir arrêté l’école pour l’horlogerie avec juste en poche un certificat d’aptitude professionnelle en comptabilité.
Par la suite, le métier d’horloge devient une passion pour Marcel Lankoandé affectueusement appelé Papa Marcel, fait savoir la réalisatrice tunisienne, Sara Gamha.
Elle ajoute que l’horloger passionné va participer à un concours international pour obtenir une bourse suisse. Il sort premier de ce concours et s’envole pour la Suisse pour une formation dans l’horlogerie.
Après 3 ans de formation durant laquelle, Papa Marcel a été à chaque fois major de sa promotion et sort horloger professionnel et expert en rhabilleur de montres. Il exerce ce métier depuis 44 ans et est aujourd’hui à son domicile à Somgandé où il donne vie à des montres de toutes marques.
Selon la réalisatrice, l’idée du court métrage est partie de ses pérégrinations pour réparer une montre. Chemin faisant, elle a croisé celui de Papa Marcel.
« Je suis passionnée d’anciennes montres. Pendant mon séjour, j’avais une montre dont le cadran est putréfié et je cherchais autour de moi un réparateur », explique-t-elle.
Et « je me suis rendue compte que personne ne pouvait le faire ou alors on me disait oui. Tout en me laissant attendre des jours. Un jour, de bouche à oreille, je tombe sur Papa Marcel », dit-elle.
Dès le premier contact, poursuit-elle, j’ai été éblouie par l’amour, la passion et l’expertise avec lesquels le rhabilleur exerce son métier. C’est ce qui m’a conduit à faire cette réalisation pour mettre les projecteurs de Papa Marcel.
Dans ce documentaire, il s’agit de montrer qu’« il y a des horlogers en Afrique et non pas seulement en Occident. Et c’est une aubaine de faire passer un message positif sur le Burkina Faso », déclare la réalisatrice tunisienne, Sara Gamha.
Pour la réalisatrice, c’est vrai que « le pays vit des moments mouvementés, mais il n’y a pas que ça. Il y a aussi des histoires de passion, de belles histoires de personnes qui vivent et c’était tellement important de les partager ».
Quant à Marcel Lakoandé, il a laissé entendre que « même mon entourage me disait de quitter ce métier. Je maniais la montre comme si je connaissais le système. Jusqu’à mon dernier souffle, je vais continuer à exercer ce métier et aujourd’hui je le vis comme ça ».
Le rhabilleur de montres a ajouté que son « vœu s’est réalisé, car j’ai toujours prôné que j’ai réussi, car je connais le métier et j’ai vieilli dedans. Et Sara est venue encore me faire découvrir. Ce documentaire me rend fier ».
Le documentaire, selon la cinéphile Adjaratou Sawadogo, doit amener les jeunes à avoir la passion de quelque chose et aussi se donner le temps d’apprendre. « J’ai été marquée par ce documentaire surtout par l’aspect passion », explique-t-elle.
Pour Parfait Gansonré, un autre cinéphile, pendant la projection du documentaire, « j’ai failli couler des larmes parce que je ne savais pas qu’il y avait ce trésor qui existait dans notre pays. Car, pour moi, l’horlogerie c’était juste des réparations basiques. Et c’est plus que ça, donc c’est à nous de profiter de son expérience ».