Le couvre-feu est entré en vigueur ce jeudi soir dans la région de l’Est. La région de l’Est fait 40 000 km2 et 5 provinces : le Gourma, la Gnagna, la Tapoa, la Kompienga et la Komondjari. Elle couvre environ un sixième du territoire national avec près de 1,5 million d’habitants. C’est l’une des régions les moins denses du Burkina. Aujourd’hui, l’insécurité dans cette région a atteint un seuil inquiétant au point qu’elle fait partie des régions en état d’urgence décrété le 31 décembre 2018. L’insecurité est de plusieurs natures : des attaques terroristes, des attaques contre des symboles de l’état, des enlèvements, des mines anti-personnel, des assassinats ciblés, des braquages etc. L’on se souvient que dans un rapport à la hiérarchie, la correspondance du Directeur régional de la police nationale à l’Est avait fuité. Il avait dépeint un état de sécurité lamentable avec un manque de moyens criard face à des délinquants qui assiégeaient peu à peu la zone.
Ces derniers temps, les forces de défense et de sécurité ont fait des exploits dans cette partie du pays en s’attaquant aux groupes de délinquants qui infestaient la forêt de Pama, kompienbiga etc. Le dernier haut fait des forces de défense et de sécurité date du 19 au mercredi 20 février 2019, une trentaine de terroristes avaient été tués dans des frappes terrestres et aériennes et d’important matériels de guerre récupérés et présentés à la presse.
Malgré tout, la lutte reste longue, les groupes terroristes ont intégré la région depuis longtemps sans être opposés à une résistance. La lutte ne sera pas chose facile au regard de l’étendue de la région. En effet, la région de l’Est a trois frontières internationales : avec le Niger à l’Est, au Sud avec le Bénin et le Togo. Au Nord, cette région côtoie la zone sahélienne.
Le gouverneur de la région de l’Est a instauré un couvre-feu à compter de ce 7 mars au 20 avril 2019 car la région est en proie à plusieurs attaques terroristes depuis des mois. Plusieurs soldats burkinabè, des agents de l’état et des civils ont perdu la vie dans cette partie du pays réputée longtemps être une région criminogène. Cependant, ce n’est pas la première fois qu’un couvre-feu est décrété dans la région de l’est. La question que l’on se pose c’est l’efficacité de cette mesure. Nous pensions que l’état d’urgence suffirait pour restreindre les mouvements suspects des groupes qui endeuillent les populations. Au-delà des mesures prises, il faut renforcer les moyens des forces de défense et de sécurité et faire un bon déploiement des ressources humaines. Il serait vain de prendre des mesures qui ne s’accompagnent pas de moyens. Un couvre-feu dans une région en état d’urgence ! Doit-on penser que la situation sécuritaire va de mal en pis?
La rédaction
