Les restes du capitaine Thomas Sankara et de ses douze compagnons ont été ré-inhumés au Conseil de l’Entente à Ouagadougou. C’était en présence du Premier ministre M. Apollinaire Kyelem, du ministre de la Communication, M. Jean-Emmanuel Ouédraogo et du président de l’Assemblée Législative de Transition, le Dr Ousmane Bougouma.
Par Elza Nongana
Comme annoncée, les restes du président Thomas Sankara et de ses douze compagnons reposent désormais dans l’enceinte du Conseil de l’Entente de Ouagadougou érigé en Mémorial Thomas Sankara. C’est sur ce même lieu qu’ils ont été tués le 15 octobre 1987.
Les victimes ont rejoint à nouveau la terre, et ce dans la sobriété, 36 ans après leur assassinat.
A l’enterrement des restes du père de la révolution burkinabè, le capitaine Thomas Sankara et de ses compagnons, seulement quelques membres des familles des victimes ont pris part à la cérémonie à titre individuel. C’est le cas, par exemple de M. Valentin Sankara, l’un des frères de Thomas Sankara.
On a ainsi noté l’absence effective de certains proches des victimes, comme annoncée du reste depuis plusieurs jours.
Il s’agit de la famille du capitaine Thomas Sankara (Mariam Sankara, la veuve et les deux enfants orphelins), de Céline Bamouni, la fille de Paulin Babou Bamouni, de Aïda Kiemdé, fille de Frédéric Kiemdé.
En effet, le 22 février 2023, les familles des ayants droits avaient indiqué qu’elles n’allaient pas assister aux obsèques.
Elles avaient dénoncé, devant la presse, l’organisation de cette cérémonie ainsi que le choix du lieu.
La ré-inhumation des restes du capitaine Thomas Sankara et de ses douze compagnons a fait l’objet de discorde entre le gouvernement et les familles.
Les deux parties ne sont pas arrivées à trouver un consensus sur le lieu et la date. Pour les familles, les restes devraient être ré-inhumés ailleurs et non au Conseil de l’Entente.
La famille Sankara, quant à elle, avait demandé un délai de trois (3) mois au gouvernement afin de réunir tous les membres pour la cérémonie et proposer un autre lieu. Une demande qui n’a pas été approuvée.
Le 27 janvier 2023, la famille Sankara marquait son souhait de voir les restes du capitaine Thomas Sankara ré-inhumés dans un autre lieu.
Le 16 février 2023, la famille a demandé la grâce présidentielle pour que les restes du Président Thomas Sankara ne soient pas ré-inhumés au Conseil de l’Entente.
Le gouvernement burkinabè, dans un communiqué en date du 3 février 2023, à son tour, déclarait avoir un avis favorable des responsables coutumiers pour le lieu et la date déjà choisis.
Suite à ce communiqué, la famille Sankara, le 5 février 2023, avait indiqué qu’elle ne participerait pas à l’organisation des cérémonies et ne serait pas présente aux réinhumations.
C’est enfin un communiqué du 17 février 2023 du gouvernement qui est venu mettre fin aux discussions indiquant que la ré-inhumation des victimes du 15 octobre 1987 se fera ce 23 février au Conseil de l’Entente. Ce qui a été fait.