Le président béninois M. Patrice Talon s’est offusqué du traitement de l’information sécuritaire de RFI (Radio France Internationale) au cours d’une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérien M. Mohamed Bazoum en visite de 48h le 13 mars 2023 au Bénin.
Par Elza Nongana
Après le Burkina et le Mali, c’est au tour du Bénin de s’inquiéter du traitement de l’information de RFI (Radio France Internationale). Le président béninois M. Patrice Talon s’est en effet indigné du traitement de l’information de RFI relative à la question de la lutte contre le terrorisme dans son pays. Il s’exprimait lors de la conférence de presse conjointe avec le président nigérien, M. Mohamed Bazoum, en visite de 48 h au Bénin, le 13 mars 2023.
Pour M. le chef de l’Etat du Bénin M.Talon, RFI s’active à donner écho à de « très mauvaises choses » qui parfois « n’existent que dans ses imaginations ». Selon lui, RFI « devrait apprécier les choses telles qu’elles sont et utiliser les mots appropriés ». « Nous avons tous entendu ce matin sur vos antennes que le parc W fait l’objet d’attaques régulières. Je ne sais pas si le mot « régulière » veut dire la même chose que « rare » ou « sporadique » » a-t-il déclaré.
Il a en outre affirmé que : « Depuis quelque temps, notre action porte des fruits. Les attaques et les menaces sont rares. Ces menaces, ces manifestations dans ces régions sont plutôt maîtrisées. Je peux dire que nous sommes relativement satisfaits de ce qui se fait au grand dam de RFI qui ne manque aucune occasion de se réjouir de nos déconvenues réelles ou imaginaires. »
Ce n’est pas la première fois que le traitement de l’information sécuritaire par RFI est dénoncé par les autorités des pays ouest africains.
Le 17 mars 2022, dans un communiqué, les autorités maliennes avaient ordonné la suspension de la diffusion du média français pour avoir diffusé des informations selon lesquelles l’armée malienne serait impliquée dans des exactions contre des civils.
Le colonel Abdoulaye Maïga, le porte-parole du gouvernement malien, dans la note, « rejette catégoriquement ces fausses allégations contre les vaillantes FAMa », les forces armées maliennes et estimait que « les agissements de RFI et de France 24 » ressemblent « aux pratiques et au rôle tristement célèbre de la radio Mille Collines », qui avait encouragé le génocide au Rwanda en 1994.
Le 3 décembre 2022, c’est le tour du Burkina Faso qui avait aussi exigé « la suspension immédiate et jusqu’à nouvel ordre » de RFI, lui reprochant d’avoir relayé un « message d’intimidation » attribué à un « chef terroriste ».
Jean-Emmanuel Ouédraogo, le porte-parole du gouvernement burkinabè, affirmait dans le communiqué que : « en ayant relayé ce message, RFI « contribue ainsi à une manœuvre désespérée des groupes terroristes en vue de dissuader les milliers de Burkinabè mobilisés pour la défense de la Patrie » ».
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