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Sécurité au Burkina : « donnez-nous les armes, pour qu’on se défende », Issaka Dahani

Madjoari Burkina conférence

L’Association des ressortissants de Madjoari, SOS Madjoari se vide, lance la sonnette d’alarme. Elle note que la commune est occupée par les groupes armés. C’était au cours d’une conférence de presse, le lundi 5 juillet 2021 à Ouagadougou. Les ressortissants de cette localité ont dénoncé l’inaction des autorités compétentes face à leur situation. Selon conférencier, la commune est sur le point de tomber à cause de la pression qu’exercent les groupes armés depuis 2017.

Par André-Martin Bado

C’est avec un cœur plein d’amertume que les ressortissants de la commune de Madjoari dans la province de Kompienga à l’Est du Burkina Faso se disent être fatigué d’enterrer leurs morts et de pleurer leurs deuils. Ils ont décidé d’attirer l’attention de l’opinion publique nationale sur la dégradation de la situation sécuritaire dans leur commune. Pour eux la localité risque de tomber définitivement dans les mains des groupes armés terroristes.

Nassirou Dahani le porte-parole de l’Association affirme que « le pire est arrivé. 7 villages et 6 hameaux de culture sont tombés dans les mains des hommes armés. Seul le Camp militaire et les riverains du Camp sont encore sur le territoire commun ». Il prévient si rien n’est fait, Madjoari sera rayé de la carte du Burkina.

Il fait savoir que l’unique route permettant de rallier la commune est détenue par les terroristes. A l’entrée comme à la sortie de la ville, des postes de contrôles sont installés pour vérifier les identités de ceux qui entrent et de ceux qui sortent. « C’est ce qui se passe. Les terroristes sont là, ils vérifient vos pièces, si tu n’es pas de la commune (de Madjoari), on te laisse passer, et si tu es de la commune, on te prend. Être natif de Madjoari est devenu un délit dont la sentence est la mort » a laissé entendre M. Dahani.

Nassirou Dahani a expliqué que les pertes en vie humaine sont quasiment au quotidien, malgré le couvre-feu instauré par les autorités. « Le 2 et 3 Juin dernier, un conseiller et son fils ont été tués devant leur famille. Son voisin voulant lui porter secours a été aussi tué. Le 07 Juin dernier, après avoir vidé à tour de rôles 6 villages et les 6 hameaux de culture de la communes, les terroristes ont décrété l’embargo sur la commune obligeant ainsi nos parents à se nourrir comme dans la préhistoire.

Le 8 Juin 2021, alors qu’un jeune de la commune était allé à la recherche de son âne à moins de trois km du village, c’est son corps qu’on retrouvera égorger. Les enfants morts au cours des trajets à pied pour rejoindre les villes d’asile ne se comptent plus. Les personnes âgées et les personnes invalides ont tout simplement été abandonnées sur les lieux et nous sommes sans nouvelles d’eux. Que sont-ils devenus ? Où sont-ils ? Comment vivent-ils ? » s’interroge Nassirou Dahani, animateur de la conférence de presse.

Malgré la situation d’insécurité, la commune de Madjoari ne dispose pas de groupes d’auto-défense, des volontaires de la défense de la patrie (VDP),  a dit le deuxième adjoint  au maire Koaré Djerigou. Il explique que ce n’est pas le manque de volonté qu’ils n’en disposent pas mais « parce qu’on attend que l’Etat statue sur notre sort.

Pour 80 postes à pourvoir, 200 candidatures ont été enregistrés en 2020. Mais jusqu’à ce jour, les candidats attendent d’être appelés, formés et équipés pour rejoindre le champ de bataille mais hélas, l’attente dure depuis plus d’un an. Que fallait-il attendre d’autre ? L’anéantissement de la commune par les forces du mal. Oui, nous ne le savions personne d’autres que nous ne peut nous protéger ».

Selon le secrétaire adjoint, Dahini Issaka, la situation est très critique. Il indique que sur les 14000 habitant que compte la commune, 12000 personnes ont déjà été obligées de fuir leur terre et leurs biens pour errer dans la nature à la recherche d’un asile.

On dénombre un millier d’individus dans le territoire béninois et le reste reparti soit à Nadiagou, à Pama, ou encore à Logobou. Il ajoute que pour les moins chanceux dans la forêt du parc d’arly ou de la Pendjari à la recherche d’un sauveur.

Dahini Issaka pointe du doigt les autorités Burkinabè comme responsable de cette situation sécuritaire dans cette partie du pays. Pour lui, si les forces de sécurité et défense ne peuvent leur protéger, « donnez-nous les armes, pour qu’on se défende.

Si la base militaire est juste là pour protéger le camp, qu’elle s’en aille et nous laisser en paix. Ainsi, nous rejoindrons nos frères du Benin pour espérer vivre comme des hommes et bénéficier de la protection de l’Etat qui est inscrit dans la Constitution » a-t-il martelé.

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