La finale de la compétition du tir à l’arc s’est déroulée ce 2 mai 2024, dans l’enceinte du stade Wobi de Bobo Dioulasso. Une compétition qui entre dans le cadre de la Semaine nationale de la culture.
Par Nicolas Bazié depuis Bobo Dioulasso
Ce sont 38 archers habillés en tenue traditionnelle pour la plupart et répartis dans 4 catégories à savoir le pool jeunes filles, le pool garçons, le pool adultes dames et le pool hommes qui ont compéti ce jour.
Issouf Diallo est un tireur à l’arc et lutteur, représentant pour la première fois la région du Sahel. Jeune, il dit être un peu satisfait de ses performances. «Mes points vont au-delà de ce que j’attendais», informe-t-il.
Le fait de pouvoir représenter cette région en proie aux groupes armés terroristes est une fierté pour lui. « Je ne suis pas venu pour chercher de l’argent ou des points. Ici, on parle de culture et c’est très important. Mon objectif en participant à la lutte et au tir à l’arc, c’est de représenter tout simplement la région du Sahel. J’ai toujours voulu qu’on voit sur la liste des régions représentées, celle du Sahel», a déclaré Issouf Diallo.
Au nombre de quatre à la finale, les archers du Sahel n’ont pas eu l’occasion de s’entraîner convenablement comme tout le monde. C’est du moins ce que le jeune Diallo dit lorsqu’il indique qu’il n’y avait pas d’arcs adéquats pour mieux faire les répétitions.
Selon son propos, c’est 5 mois à l’avance qu’ils ont commandé des arcs depuis Gaoua dans la région du Sud-Ouest « parce qu’à Dori il n’y a pas d’arbres pour fabriquer un arc».
Ainsi, ce n’est qu’à l’ouverture de la Semaine nationale de la culture qu’ils sont entrés en possession de leurs arcs. « Il fallait représenter la région du Sahel malgré l’insécurité dans cette partie du Burkina Faso. C’est aussi cela la résilience», fait-il comprendre.
Des déclarations que leur encadreur Harouna Séonné a confirmées tout en félicitant ses compétiteurs pour les performances réalisées malgré que «ces disciplines semblent ne pas être bien perçues dans le Sahel ».
Sabine Compaoré en est également à sa première participation. Elle est venue de la région du Centre-Est et n’a pas gagné de points ce matin.
Non seulement elle dit ne pas avoir assez de temps pour s’entraîner à cause de ses études universitaires, mais aussi son arc qu’elle tenait s’est brisé en pleine compétition.
En plus, elle n’a pas bénéficié d’encadreur lors de ses répétitions. « Je compte revenir l’année prochaine espérant avoir des encadreurs», dit-elle.
A la fin de la compétition, le président du jury sport traditionnel, Pierre Kader Badiel a noté des performances insuffisantes chez les adultes hommes, femmes et les jeunes filles.
Sauf les garçons d’après lui, ont enregistré une bonne performance. « Il peut y avoir des erreurs de calculs mais pour le moment, le niveau n’est pas bon», soutient le président national du jury.
Il semble même connaître la raison de cette faible performance. À ses dires, beaucoup d’archers n’ont pas fait d’entraînement.
Pire, «selon les informations que j’ai reçues, il y a des archers au niveau régional qui n’ont même pas touché à la cible lors de la sélection et qui sont qualifiés », a révélé M. Badiel qui demande de la rigueur pour les prochaines éditions de la SNC et qui dénonce également «du laxisme » de la part de certains jurys au niveau régional.
Les archers, poursuit-il, doivent savoir qu’il est nécessaire de s’entraîner. « Cette faible performance est inadmissible pour des finales», martèle-t-il.