Les premiers responsables du Groupe d’action pour le Soum (GAS) ont dressé le bilan d’une opération – conduite en mai dernier – de ravitaillements en vivres et non-vivres de la province du Soum, mais aussi affiché les perspectives de cette opération. C’était le 4 juin au cours d’une conférence de presse animée à Ouagadougou.
Par André-Martin Bado (stagiaire)
Cette opération menée le 13 mai sous forte escorte militaire a permis de décharger des vivres et non-vivres à Djibo : 40 tonnes de riz, 40 tonnes de petit mil, 20 tonnes de sucre, 4000 litres d’huile de consommation, 10 tonnes de sel, 1008 boules de savon, 2000 paires de chaussures, 200 complets de 3 pagnes et des produits pharmaceutiques d’une valeur de 646 200 F CFA. En plus des populations de la Commune de Djibo, les populations des huit autres Communes de la province du Soum en sont bénéficiaires.
Ces vivres et non-vivres ont été acquis grâce à une action de mobilisation de ressources financières auprès de bonnes volontés. En tout, ce sont 47 734 950 F CFA qui ont été ainsi mobilisés. C’est du moins, ce qu’ont révélé les premiers responsables du GAS pour qui le ravitaillement de cette partie du Burkina répond à une nécessité vitale.
Du reste, l’opération de ravitaillement conduite le 13 mai est intervenue dans un contexte où la ville de Djibo était rendue inaccessible durant plusieurs semaines par des groupes armés. A en croire Idrissa Dicko, un des responsables du GAS, « Ce voyage a constitué un véritable couloir d’accès, puisqu’il a permis de transporter 18 agents de la santé ainsi que la dotation en médicaments de la province du Soum bloqués à Ouagadougou pour des raisons de sécurité ». Plusieurs dizaines de camions en partance sur Djibo mais bloqués à l’entrée de Namsiguia (situé à 36 km de Djibo) et d’autres empêchés de sortir de Djibo auraient aussi profité de l’escorte musclée du GAS pour rallier leur destination.
De plus, dira Hammadoun Dicko, Coordonnateur du GAS, « Il y a eu beaucoup d’avancées parce qu’après notre passage, il y a eu les marchés hebdomadaires et des vivres qui sont entrés à Djibo sous le contrôle des militaires ». Mieux, la confiance entre les populations locales semble reprendre goût. En tout cas, cela dénote de leur mobilisation le 1er juin pour le curage du barrage de Djibo.
Après le convoi du 13 mai, une autre opération de ravitaillement est partie, toujours sur Djibo, le 3 juin avec 40 tonnes de vivres. Tout porte à croire que ce ne sera pas le dernier convoi. En effet, Hammadoum Dicko et ses camarades annoncent pour les jours et mois à venir, la formalisation du GAS, l’instauration d’une synergie d’action avec toutes les associations en vue notamment de travailler dans l’intérêt de la province du Soum, la conduite d’actions de cohésion sociale, la facilitation d’une collaboration dynamique entre les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les populations locales, l’apport de contributions pour la réinsertion socio-économique des personnes déplacées internes.
