La nomination de l’ancien Député Ousseni Tamboura dans le gouvernement de Christophe Dabiré est très bien accueillie à Djibo, chef lieu de la province du Soum meurtrie par les violences terroristes. Il revient pour la deuxième fois dans le gouvernement après 2011 où il était ministre délégué à l’éducation non formelle. Sa nomination suscite joie et espoir à Djibo. Porté à la tête du ministère de la communication et des relations avec le parlement, porte parole du gouvernement, celui ci aura responsabilité d’assurer la communication gouvernementale longtemps critiquée par les burkinbè.
Par TAM’S, Correspondant Soum
Il était le dernier fils de la province du Soum à occuper un poste ministériel en 2011,Ousseni Tamboura était Ministre Délégué chargé de l’éducation non formelle. Il vient de se succéder dans ce gouvernement de Christophe Dabiré.
Ce 10 janvier 2021 restera un jour inoubliable pour les militants du Mpp du Soum, mais aussi pour une bonne majorité des habitants de cette province. Pour cause, la nomination de Ousseni Tamboura en tant que Ministre de la communication et des relations avec le parlement, porte parole du gouvernement. Il fût d’ailleurs trois fois Député au compte de la province du Soum.
Jusqu’à tard dans la nuit, ce fût des appels entre ressortissants de la localité pour se féliciter de ce choix et de la confiance du Président placée sur un des leurs. Au lendemain de sa nomination, nous avons plusieurs habitants de la ville de Djibo pour recueillir leurs impressions.
Scène de joie et espoir à Djibo
Selon Adama Douramane militant du MPP et ancien compagnon du Ministre « c’est vraiment mérité. Depuis le premier mandat on avait pensé avoir un poste mais hélas ! Nous sommes très contents, c’est le couronnement d’un travail personnel mais aussi une reconnaissance de notre score lors des deux élections passées » avant de terminer en ces termes:« c’est toute la province qui est honorée »
Sadou Dicko est un commerçant de bétail et militant de la Nouvelle Alliance du Faso(NAFA). Pour lui «c’est vrai que nous ne sommes pas du même bord politique, mais il faut voir la province, c’est le plus important. De par le passé, il a été trop critiqué pour ne s’être pas beaucoup investi pour la jeunesse, je pense que cette fois ci il va se rattraper. On a pas dit de donner de l’argent à tous, ça c’est même impossible, mais de permettre aux jeunes d’avoir des opportunités en initiant des projets avec des partenaires. En tous cas nous sommes tous contents pour lui. Il le mérite. Le problème parfois ce sont les à-côtés sur place ici qui conseillent mal. Je veux dire c’est l’entourage. Bon vent à lui surtout ! ».
Zakaria, président d’une association nous reçoit au siège de sa structure. Il refuse de parler seulement de la nomination du Ministre Tamboura car il pense qu’un Ministre ne peut faire grand-chose sauf s’il est vraiment puissant. Il se confie : « la première des priorités pour nous c’est la sécurité, c’est le travail de tout le gouvernement en premier lieu le Chef de l’Etat. Ensuite, la deuxième des choses c’est l’achèvement du bitumage Kongoussi Djibo. Et ce dernier point doit être la priorité pour notre Ministre en ce qui concerne sa localité. S’il plaide pour ça, on ne le demande plus rien. Ousseni (Tamboura NDLR) est un intellectuel et travailleur, c’est le moment de faire quelque chose pour les jeunes. Par exemple achever le projet de Centre de formation et des ressources en ligne pour jeunes qu’il avait initié en 2017. Nous y avons beaucoup cru en son temps. Nous voulons des partenaires pour relever cette province. Nous sommes disponibles pour l’accompagner, on va trop lui demander, mais si c’est pas lui, ça va être qui ? Dommage qu’on a pas grand monde pour ces choses là ! Félicitations à lui, mais à tous ici aussi!»
Les populations énumèrent les défis qui attendent le ministre Tamboura
Mariam Konfé, vendeuse de légumes ne pas personnellement le nouveau Ministre mais « comme c’est notre frère c’est bon, il faut lui dire de penser à notre goudron. Le gouvernement doit voir pour les déplacés aussi, l’insécurité, pas de travail, le marché n’est pas bon, il y a trop de problèmes, peut être le jour qu’il va venir ici on va lui parler. Que Dieu l’accompagne ! »
Hamidou Cissé, un infirmier exerçant plus de quinze ans et fils de Djibo semble être aux anges : « Félicitations à M. Tamboura ! il doit être un modèle pour les jeunes. Nous ici, avons le devoir de l’accompagner. Quelque soit notre différence ici ou notre divergence, si un frère est nommé, il ne faut plus lésiner pour le soutenir. Vraiment c’est une fierté. C’est comme si c’était un membre de ma famille. J’en suis convaincu qu’il va relever le défi. Ah ! je suis vraiment content. Très content. Longue vie à lui et qu’il nous apporte la chance pour le rayonnement de cette province meurtrie ».
Dans certains « grins » de thé. Les avis sont partagés. Pour les uns c’est bien pour le moral car dans la sphère de décision, c’est toujours bon d’avoir quelqu’un pour défendre votre localité sinon, vous êtes parfois oubliés ou des choses de chez vous seront détournées pour d’autres régions. D’autres personnes n’attendent pas grande chose de lui, car disent-ils, après avoir été trois fois Députés ce n’est pas maintenant qu’il va changer, néanmoins ils espèrent qu’il va prendre conscience de sa responsabilité et des attentes des populations.
Au regard des difficultés qu’à connu cette province ces quarte dernières années, il va sans dire que le nouveau Ministre de la communication n’aura pas de répit tant les défis sont énormes pour sa province d’origine.
Le Ministre Tamboura est déjà attendu sur beaucoup de chantier à Djibo. Contribuer à l’unisson des fils de la localité, défendre la reprise des travaux du bitumage de la voie Kongoussi Djibo, enfin pour les jeunes, la mise en place de leur centre de formation dont les études avaient été bouclées.