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Succession du Pape François : La surprise viendra-t-elle d’Afrique ?

Alors que l’Église catholique pleure la mort du Pape François, décédé le 21 avril 2025, les préparatifs des funérailles, prévues pour ce samedi 26 avril à Rome, s’intensifient. En toile de fond, une question agite déjà les coulisses du Vatican : qui lui succédera ? Parmi les noms évoqués, trois cardinaux africains se détachent et pourraient bouleverser l’histoire de la papauté.

 

La nouvelle du décès du Pape François, survenue à l’âge de 88 ans, a plongé le monde catholique dans une profonde émotion. À Rome, les funérailles se préparent, tandis que le Sacré Collège s’organise pour convoquer les congrégations générales qui précèdent l’ouverture du conclave. Dans l’ombre de la chapelle Sixtine, les spéculations vont bon train : qui prendra la tête de l’Église catholique ? Et si la surprise venait d’Afrique ?

Parmi les 135 cardinaux électeurs, 18 viennent d’Afrique, un signe de la place de plus en plus importante du continent dans la vie de l’Église catholique. Seuls les cardinaux âgés de moins de 80 ans auront le droit de participer au vote.

Le Burkina est représenté par le Cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque émérite de Ouagadougou. La Côte d’Ivoire compte deux électeurs : le Cardinal Jean-Pierre Kutwa, archevêque émérite d’Abidjan, et le Cardinal Ignace Bessi Dogbo, actuel archevêque d’Abidjan.

Parmi les figures africaines trois s’imposent comme de sérieux prétendants : Fridolin Ambongo (République démocratique du Congo), Peter Turkson (Ghana) et Robert Sarah (Guinée). Trois hommes aux parcours différents, mais à l’influence grandissante dans une Église en quête d’unité.

Fridolin Ambongo, le visage moderne du catholicisme africain

Archevêque de Kinshasa depuis 2018, le Cardinal Fridolin Ambongo, 65 ans, a été créé cardinal par le Pape François en 2019, avant d’être nommé au Conseil des cardinaux en 2020. Cette instance restreinte, véritable gouvernement informel de l’Église, témoigne de sa proximité avec le Pape défunt.

Engagé sur les fronts politique et social en République démocratique du Congo, Ambongo a joué un rôle clé dans la défense des droits démocratiques et la médiation face aux conflits. Président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), il incarne une Église africaine active, audible et structurée.

En 2024, il a toutefois marqué ses distances avec François en cosignant une déclaration d’opposition à la bénédiction des couples homosexuels. Une divergence doctrinale, mais qui n’a pas entamé le respect mutuel entre les deux hommes. Ambongo apparaît ainsi comme un candidat crédible, capable de conjuguer fidélité à la tradition et sens aigu des réalités sociales.

Peter Turkson, l’homme de dialogue venu du Ghana

Originaire du Ghana, le Cardinal Peter Turkson a été nommé en 2003 par Jean-Paul II. Figure respectée du Vatican, il a été président du dicastère pour le développement humain intégral, où il s’est illustré sur les grandes questions contemporaines : justice climatique, migrations, éthique financière.

Âgé de 76 ans, Turkson est réputé pour son tempérament conciliateur et sa capacité à faire le pont entre les sensibilités diverses de l’Église. Ni conservateur rigide, ni réformiste radical, il pourrait incarner une voie médiane, dans un conclave qui s’annonce disputé.

Son profil international, son expérience romaine et son engagement en faveur d’une Église proche des pauvres font de lui un sérieux prétendant, capable de rassembler bien au-delà du continent africain.

Robert Sarah, le pilier de la tradition

Figure incontournable de la Curie romaine, le Cardinal guinéen Robert Sarah, 79 ans, reste l’un des visages les plus marquants de la mouvance conservatrice au sein de l’Église catholique. Nommé cardinal en 2010 par Benoît XVI, il a notamment été président du Conseil pontifical Cor Unum, puis préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, jusqu’à sa retraite en 2021.

Connu pour ses prises de position fermes sur les questions sociétales et ecclésiologiques, Sarah s’est opposé à plusieurs réformes portées par le Pape François, en particulier en matière liturgique. En 2015, lors du synode sur la famille, il avait discrètement fédéré une cinquantaine d’évêques africains à Rome pour contrer les orientations jugées trop progressistes.

Longtemps cité parmi les candidats sérieux à la papauté, il conserve une aura spirituelle forte et l’estime d’une frange de l’Église attachée à la tradition. Alors qu’il devait perdre son droit de vote au conclave le 15 juin 2025, jour de ses 80 ans, il participera bel et bien à l’élection du successeur du pape François, décédé le 21 avril. Un timing qui pourrait lui redonner un rôle central dans un moment décisif pour l’avenir de l’Église.

Si l’élection d’un pape africain demeure encore une hypothèse minoritaire, elle n’a jamais paru aussi crédible. Avec 18 électeurs au sein du conclave et près de 250 millions de fidèles, l’Afrique s’affirme comme un pilier incontournable de la catholicité contemporaine.

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