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Burkina Faso : Tête-à-tête historique entre un chef d’Etat burkinabè (Ibrahim Traoré) et des étudiants

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Le chef de l’État burkinabè, président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré a eu un tête-à-tête avec des représentants d’étudiants du pays à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, le 17 janvier 2023. Une première dans l’histoire du Burkina Faso.  

Par Nicolas Bazié

Dès 7h déjà, dans l’enceinte de la plus grande université du Burkina qui porte le nom de l’illustre historien Joseph Ki-Zerbo,des éléments armés de la garde de sécurité présidentielle et républicaine (GSPR) instaurent un périmètre de sécurité autour des amphithéâtres B, H et J.

Des étudiants se déplaçant en file indienne sont visibles ça et là. Certains convergent vers les dits bâtiments et d’autres rejoignent leurs salles de cours.

tête-à-tête Ibrahim Traoré étudiants
Des étudiants arrêtés dans la cour de l’université Joseph Ki-Zerbo

Des vigiles sont postés par endroits. Leur mission est de veiller à ce qu’aucune moto, ni véhicule, encore moins de vélo ne traverse le périmètre de sécurité.

A 14h 30 minutes, l’université Joseph Ki-Zerbo est pleine du monde. Les gérants de parkings sont débordés.

Les amphithéâtres H et J sont déjà pleins d’étudiants. Des centaines d’autres sont  à l’extérieur.

Sous un soleil de plomb, chacun adopte la position qui lui est confortable. Cela, sous les regards vigilants de militaires armés et cagoulés ainsi que des éléments de la Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS) et de la gendarmerie nationale.

Tous attendent une seule personne : le capitaine Ibrahim Traoré, chef de l’Etat depuis le coup d’Etat du 30 septembre 2022. Le président a, en effet pris l’initiative de rencontrer ces futurs dirigeants (étudiants) du pays dans leur temple du savoir.

Du fait de leur grand nombre, ce sont deux grands amphithéâtres qui sont prévus. Alors que le chef de l’Etat est dans l’un des amphis, dans l’autre, les étudiants suivent les échanges par visioconférence.

Le capitaine Traoré, entouré de soldats armés, est applaudi à son entrée par les milliers d’étudiants ainsi rassemblés.

Le chef de l’Etat est invité à prononcer un discours. Au menu, la situation sécuritaire du pays, l’avenir du Burkina Faso avec les partenaires internationaux et le développement du pays.

Comme à son habitude, le chef de l’Etat, le capitaine Traoré n’a pas lu de discours. Il préfère échanger avec les étudiants à bâtons rompus.

On voit ainsi un chef d’État de 34 ans, souriant, un air décomplexé, s’adresser à des étudiants qu’il appelle «camarades».

tête-à-tête Ibrahim Traoré étudiants
Des étudiants dans l’Amphithéâtre J à l’université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou

Les échanges s’annoncent bien, les étudiants ne faisant qu’applaudir presque toutes les 2 minutes. Ils semblent galvanisés par les paroles du plus jeune président au monde qui insiste sur «le patriotisme».

Parmi ces étudiants des universités Joseph Ki-Zerbo et Thomas Sankara de Ouagadougou, on note des représentants des universités de Dori (Sahel), de Dédougou (Boucle du Mouhoun), de Bobo-Dioulasso (Hauts-Bassins), de Koudougou (Centre-Ouest) et des instituts privés de Ouagadougou et d’autres villes du pays.

Visiblement, personne n’a voulu se faire raconter cette rencontre historique. Jamais dans l’histoire du Burkina Faso, un chef d’État burkinabè ne s’était déplacé à l’université pour engager des échanges directs, sans langue de bois, avec des étudiants.

Ce n’est qu’à l’occasion de la visite du président français Emmanuel Macron à l’université en novembre 2017, que l’ancien président du Faso, M. Roch Kaboré avait rencontré des étudiants. Mais, les échanges étaient entre le président Macron seul et ces derniers.

Pour la visite du capitaine Traoré, les étudiants ont eu droit à 10 questions. Le président de la Transition a répondu aux interrogations posées dans une bonne ambiance. Il a même, à l’occasion, rappelé qu’il avait fait la Géologie dans cette université  une dizaine d’années plus tôt. Ce qui fait que, selon lui, il connaît bien les réalités des étudiants, surtout dans les cités universitaires.

Dans ses réponses, le capitaine “IB” (Ibrahim Traoré) s’est voulu rassurant. Tous les problèmes ne pourront pas être résolus du jour au lendemain, dit-il, mais des efforts seront faits pour répondre aux différentes préoccupations déposées sur la table des discussions.

tête-à-tête Ibrahim Traoré étudiants
Le chef de l’Etat burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré

Le président Traoré a tenu à féliciter les étudiants qui ont mis en avant la situation sécuritaire du pays au dessus de leurs difficiles conditions d’études :« Je suis très content. Ça prouve que les étudiants sont très conscients de la situation du pays. De toutes les questions posées, personne n’a évoqué une question pécuniaire, vous vous êtes préoccupé de la situation du pays.» leur a-t-il dit.

L’université pour lui ne doit pas être une obligation pour quelqu’un. Il explique: « J’ai instruit le gouvernement de travailler à professionnaliser l’enseignement de sorte que l’université devienne un choix et non une obligation».

S’il y a un point sur lequel le président Traoré a insisté, c’est celui de l’union entre les Burkinabè dans ce contexte marqué par des violences terroristes. Il invite tout le monde à ne pas tomber dans le jeu des terroristes et des personnes qui, indique-t-il, « ne peuvent rien apporter.»

«Il y a des gens qui ne peuvent rien apporter au Burkina Faso et qui continuent d’enflammer la situation du pays. Ne tombez pas dans leur jeu.» conseille le chef de l’État qui appelle les étudiants à avoir le sens élevé du patriotisme. Il a aussi exhorté les étudiants à la « tolérance ».

Avant d’échanger avec les étudiants, le président de la Transition avait d’abord rencontré, à huis clos, les enseignants-chercheurs et les chercheurs du Burkina Faso.

Lire aussi: Burkina Faso : vers une réduction du nombre des partis politiques

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