Le président de la Transition Paul Henri Damiba a signé la charte de la Transition dans la nuit du 28 février 2022 au terme d’une journée de travail des forces vives. La signature de cette charte ouvre la voie à la mise en place des organes de la Transition. Cependant, les victimes du terrorisme restent les grands oubliés dans ces organes.
Par La Rédaction
Bientôt les organes de la Transition seront mis en place. La commission technique a fait son travail, les forces vives ont amendé et le président Damiba a signé. Cependant, on est étonné de voir «la guéguerre » des places à occuper dans ces organes notamment l’Assemblée législative de Transition.
Les organisations de la société civile (OSC) sont allées demander 25 places au sein de l’Assemblée législative de Transition (ALT) contrairement aux 7 places qui leur avaient été accordées par la commission technique. Finalement, elles ont eu 13 places. Les paramilitaires demandent aussi plus de place pour être mieux représentés. Le président Damiba se voit attribuer un gros lot au compte de l’armée.
Mais posons-nous la question où est donc la place des victimes du terrorisme ? Ces milliers de déplacés internes qui sont dans les quatre coins du Burkina ne méritent -ils pas d’avoir des représentants dans les organes de la Transition ? En quoi des OSC, des paramilitaires ou des politiques sont plus légitimes que ces derniers pour qui le MPSR dit vouloir résoudre le quotidien ?
Nous pensons qu’il faut de l’inclusion à tous les niveaux. Aucune minorité ne doit être laissée pour compte. Il ne suffit pas d’appeler des déplacés internes pour venir assister aux travaux des assises et d’investiture. Non, ils ne doivent pas être des figurants. Les déplacés internes sont plus d’un million et demi de burkinabè. Il faut dire explicitement la place qui leur revient dans ces organes.
L’Assemblée législative de Transition (ALT) doit adopter des lois sur la vie des victimes du terrorisme après la guerre contre ce phénomène. Il faut que ces lois tiennent compte du devenir des veuves, des orphelins, des enfants déscolarisés, des blessés, le dédommagement des biens etc. A ce titre, il faut que les victimes du terrorisme soient associées dans cette gouvernance sous la Transition.
Nous devons travailler à humaniser plus notre société dans laquelle seule le bien matériel et l’argent ne comptent à nos yeux. Le président de la Transition Damiba devrait mettre les victimes du terrorisme au cœur de sa gouvernance comme il y tient à la lutte contre l’insécurité. Il faut que des lois soient prises pour la « reconstruction» de leur vie.
Il est impérieux de créer un Ministère dédié aux victimes du terrorisme pour la prise en charge de leurs besoins et la réflexion sur l’avenir de ces derniers dans la société burkinabè. Nous avons des milliers d’enfants dans la rue aujourd’hui à cause du terrorisme, des jeunes qui ont besoin de prise en charge à tous les niveaux matériels, psychologiques, insertion sociale etc.
Si nous ne traitons pas avec célérité et diligence le cas de ces populations, soyez en sûr que dans une vingtaine d’année nous revivrons une autre crise sociale et sécuritaire.
Cette Transition ne devrait pas être une occasion de « partage de gâteau », nos problèmes sont plus sérieux que les querelles de prestige, des honneurs ou que sais-je encore ? dont rêve beaucoup de courtisans du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).
Il faut vite stopper la récréation des gens mauvais qui n’attendent que la moindre situation pour s’engouffrer.